- En 2019, la polyarthrite rhumatoïde touchait 0,47 % de la population.
- Un complexe de deux protéines, nommées COMMD3 et COMMD8, favorise la réponse auto-immune dans le cadre de cette maladie inflammatoire.
- Le célastrol, un composé d’une plante appelée "Lei gong teng (Tripterygium wilfordii)", empêche la formation du complexe protéique et bloque la progression de la pathologie chez des murins.
La polyarthrite rhumatoïde, touchant 0,47 % de la population en 2019, est une affection inflammatoire qui atteint les articulations. Elles se détruisent progressivement, ce qui peut entraîner un handicap. Cette maladie se caractérise par la "fabrication d'auto-anticorps dirigés contre la membrane synoviale des articulations", selon l’Assurance maladie. En clair, le système immunitaire est déréglé et attaque l'organisme. Cette auto-immunité est à l'origine de divers troubles, tels que la maladie de Crohn, le diabète de type 1 et la maladie cœliaque.
Polyarthrite rhumatoïde : un complexe de deux protéines favorise la réponse auto-immune
Pour lutter contre ces affections, il est essentiel de déterminer les mécanismes qui sous-tendent leur pathogenèse. C’est pourquoi l’équipe japonaise a réalisé une expérience sur des murins, à savoir un genre de chauves-souris, souffrant de polyarthrite rhumatoïde. Dans le cadre, d’une étude parue dans la revue Science Immunology, elle a réprimé l'expression de la protéine COMMD3 dès que les animaux ont présenté les premiers symptômes. Après cette intervention, la progression de la maladie s'est arrêtée, ce qui indique que le complexe de deux protéines, nommées COMMD3 et COMMD8, favorise la réponse auto-immune.
"La suppression de la protéine COMMD3 entraîne la dégradation de COMMD8 et, par conséquent, la disparition du complexe COMMD3/8. (…) Le nombre de cellules produisant des anticorps a diminué, ce qui suggère que le complexe COMMD3/8 joue un rôle important dans la réponse auto-immune", a confirmé Taiichiro Shirai, auteur principal des recherches, dans un communiqué.
Le célastrol, un puissant inhibiteur du complexe protéique
Après avoir identifié ce complexe protéique favorisant la progression de la polyarthrite rhumatoïde, les chercheurs ont tenté de trouver un composé qui pourrait interférer avec la formation du complexe. "Notre sélection chimique a permis d'identifier le célastrol comme l'inhibiteur le plus puissant du complexe COMMD3/8", a déclaré Kazuhiro Suzuki, co-auteur des travaux. Le célastrol est un extrait de la racine et de l’écorce d’une plante utilisée dans la médecine chinoise. Cette dernière est appelée "Lei gong teng (Tripterygium wilfordii)" et surnommée "vigne du tonnerre divin". Elle est connue pour ses propriétés anti-inflammatoires. "Cependant, son mécanisme d'action n'a pas été entièrement élucidé", ont indiqué les auteurs.
Dans leur étude, les scientifiques ont administré un traitement composé de célastrol aux murins dès le début de la maladie. D’après les résultats, le célastrol se lie à la protéine COMMD3 et empêche la formation du complexe COMMD3/8, altérant ainsi la réponse des anticorps et bloquant la progression de la polyarthrite rhumatoïde chez les chauves-souris.
Selon les auteurs, le complexe COMMD3/8 constitue une cible thérapeutique prometteuse pour les maladies auto-immunes, car il est au cœur de la pathogenèse de la polyarthrite rhumatoïde et de la progression de l'auto-immunité en général. Quant au célastrol, c’est "une piste particulièrement intéressante pour la mise au point de traitements contre la polyarthrite rhumatoïde et d'autres maladies auto-immunes à l'avenir".