94 % des 15-29 ans ont un smartphone, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En moyenne, les 15-24 consacrent 3h41 par jour à surfer sur leurs smartphones, d’après Médiamétrie. C’est 2,3 fois plus que pour l’ensemble de la population, dont la durée est de 1h37.
Or, cette habitude pourrait être néfaste pour la colonne vertébrale des adolescents et leur provoquer des problèmes de dos.
Mal de dos : le smartphone met la colonne en difficulté
Dans une étude publiée dans la revue Healthcare, les auteurs estiment que le temps passé devant ce petit écran et les mauvaises postures - assises ou couchées - qui vont généralement avec, pourraient entraîner, même chez les plus jeunes, des maux de dos au niveau de la colonne thoracique, une zone située entre le cou et le bas du dos. On parle aussi de dorsalgie ou de lombalgie.
Pour parvenir à leurs résultats, les scientifiques ont étudié les données de jeunes âgés de 14 à 18 ans. 1.628 participants ont répondu à un questionnaire entre mars et juin 2017 et 1.393 en ont rempli un autre, dit de suivi, en 2018.
Ainsi, les chercheurs ont observé une prévalence de 38,4 % sur un an des jeunes qui souffraient d’un mal de dos sur le premier questionnaire. Le second, de son côté, a montré une augmentation de 10,1 % de nouveaux cas de ces mêmes douleurs l’année suivante.
Plus de 3h de smartphone par jour, c'est dangereux pour le dos des adolescents
Parmi les participants qui souffraient de maux de dos, certaines caractéristiques augmentaient le risque. Le sexe tout d’abord, car les filles étaient généralement plus concernées que les garçons.
Les problèmes de santé mentale, les mauvaises postures lors de l'utilisation des écrans ainsi que la durée - plus de 3 heures d'utilisation - étaient aussi des facteurs de risque. Les auteurs soulignent que ces derniers éléments sont modifiables et peuvent faire l’objet de mesures de prévention.
En effet, quand un jeune souffre du dos, le premier réflexe n’est pas toujours d’analyser son rapport au smartphone. Les scientifiques espèrent donc que leurs résultats pourront changer l’approche des personnes qui s’occupent des adolescents.
"L'étude peut être utilisée pour améliorer les programmes d'éducation sanitaire pour les élèves, les enseignants, le personnel et les parents", explique le Dr Alberto de Vitta, l’un des auteurs de l’étude.
Les problèmes de dos sont un enjeu de santé. Lorsqu’ils sont présents à l’adolescence, ils se poursuivent généralement à l’âge adulte et peuvent diminuer la qualité de vie personnelle et professionnelle des adultes. En France, plus de quatre actifs sur cinq déclarent avoir déjà eu des problèmes de dos pendant ou après le travail, selon l’Assurance maladie.