- La maladie de Parkinson se caractérise par des signes légers en amont de l’apparition des premiers symptômes de la maladie.
- Ils sont symptomatiques du processus évolutif de la maladie de Parkinson où les neurones pourvoyeurs de dopamine disparaissent progressivement.
- Connaître ces signaux peut aider à poser un diagnostic de maladie de Parkinson mais n’empêchera pas la maladie d’évoluer.
Les symptômes de la maladie de Parkinson sont connus : la lenteur à initier les mouvements (akinésie), une raideur musculaire spécifique et le tremblement au repos. Mais des signes avant-coureurs de cette pathologie neurologique dégénérative complexe peuvent apparaître - et ils sont discrets.
Lorsque les symptômes apparaissent, la maladie de Parkinson est déjà bien présente
"La maladie de Parkinson est une maladie évolutive : avant même que n’apparaissent les premiers symptômes, plus de la moitié des neurones dopaminergiques ont déjà disparu par un processus progressif”, indique France Parkinson. La fonction de ces neurones dopaminergiques (situés dans la substance noire du cerveau) est de fabriquer et de libérer la dopamine, un neurotransmetteur indispensable au contrôle des mouvements automatiques du corps, comme les expressions du visage.
La disparition de ces neurones provoque un manque en dopamine dans le cerveau ce qui oblige le malade à désormais penser ses mouvements pour pouvoir les effectuer. Le neurotransmetteur est également impliqué dans la motivation : ce qui peut expliquer parfois des situations d’apathie ou de désintérêt général.
Maladie de parkinson : les signes avant-coureurs sont parfois difficiles à remarquer
La dépression est d’ailleurs souvent constatée avant la pose du diagnostic. Aussi appelée dans le langage courant "dépression nerveuse", ce trouble ne désigne pas un simple coup de déprime ou une tristesse passagère, mais une véritable maladie psychique, rappelle l’Assurance Maladie : "Elle se caractérise par des perturbations de l'humeur (tristesse, perte de plaisir). L'humeur dépressive entraîne une vision pessimiste du monde et de soi-même. Elle dure plus de deux semaines et retentit de manière importante sur la vie quotidienne (perte du sommeil, troubles de l'appétit et du désir sexuel, perte des performances intellectuelles, isolement...)”.
Avec la fatigabilité et la difficulté à se concentrer ou une baisse de rendement dans la réalisation des tâches quotidiennes, elle fait partie des signes avant-coureurs les plus constatés, d’après les experts.
"Enfin, la micrographie (écriture de plus en plus petite) apparaît souvent avant les autres symptômes. Il s’agit d’un des symptômes propres à la maladie de Parkinson. Mais les personnes concernées ou l’entourage le remarquent rarement”, indique France Parkinson.
Maladie de Parkinson : d'autres troubles peuvent déclencher des symptômes
Avoir en tête ces signaux peut aider à la pose précoce de diagnostic et/ou permettre d’écarter d’autres explications possibles. En effet, il peut s’agir d’une maladie de Parkinson proprement dite ou d’un autre syndrome parkinsonien plus complexe, qui englobe les symptômes de la maladie de Parkinson associés à d’autres symptômes spécifiques à chacun.
Parmi ces syndromes, il y a :
- l’atrophie multisystématisée (AMS) ;
- la paralysie supranucléaire progressive (PSP) ;
- la dégénérescence corticobasale (DCB) ;
- et la maladie à corps de Lewy.
C’est l’évolution des symptômes qui permettra de poser le diagnostic final.
Quoiqu'il en soit, un diagnostic tardif et un éventuel retard à l’initiation du traitement ne change pas l’évolution ultérieure de la maladie de Parkinson, rappelle France Parkinson.