On constate qu’il y a deux fois plus de jumeaux dans le nord de la France que dans le sud-ouest. On a parlé de "microclimats", cependant si la mère est âgée de plus de 37 ans, c’est également un facteur favorable. Mais aujourd'hui, la principale raison à la naissance de jumeaux, triplés, quadruplés et plus est la fécondation in vitro.
Il existe deux types de jumeaux
Dans le cas des vrais jumeaux, l'ovule de la mère est fécondé par deux spermatozoïdes. Les deux enfants sont à peu près des copies l'un de l'autre, et leurs éventuelles futures différences physiques seront dues à des facteurs environnementaux non génétiques, qui peuvent affecter l'expression de certains gènes.
On parle de faux jumeaux lorsque la mère libère deux ovules, chacun fécondé par un spermatozoïde. Ce sont deux enfants différents qui se développent dans le ventre de leur mère en même temps. Mais leurs différences seront les mêmes que des frères et soeurs. Ils ne se ressembleront pas plus.
Une grossesse suivie et parfois à risque
Les faux jumeaux et certains vrais jumeaux se développent dans deux placentas séparés. La grossesse, même si elle est fatigante pour la maman et qu’une césarienne est fréquemment pratiquée, se passe assez bien. Ce n'est pas le cas lorsque les vrais jumeaux se trouvent dans le même placenta, car un déséquilibre peut survenir et favoriser un fœtus.
Il arrive même que dans de rares cas, un jumeau puisse être nourri à travers le placenta par l'autre. Il est naturellement primordial de connaître la configuration placentaire, grâce à l'échographie, afin de limiter le risque de prématurité des bébés.
Le cas des jumeaux siamois
Lorsque les œufs de vrais jumeaux ne se séparent pas bien, on parle alors de siamois. Les jumeaux siamois sont reliés entre eux par une partie du corps. Après la fécondation, lorsque l’œuf doit se séparer, il reste collé, pour des raisons inconnues.
Aujourd'hui, c'est un événement exceptionnel, 1 naissance sur 75.000, ce qui représente tout de même 20 siamois par an en France. Les siamois sont liés le plus souvent par le thorax, parfois dos à dos, rarement par le bassin, et dans 2 cas sur 100 par le cerveau.
Dans la plupart des cas, ce sont des petites filles qu’on séparera chirurgicalement, à moins que ces siamois ne partagent des organes vitaux. Cependant, de tels drames peuvent désormais être évités grâce à l'échographie, qui permet de diagnostiquer très tôt les grossesses gémellaires.
Il y existe un cas - heureusement extrêmement rare - où un foetus se développe dans le corps de l’autre. Bien sûr, il est impossible que la croissance se déroule et c’est parfois lors d’un examen radiologique, des années après la naissance, qu’on trouve la trace d'un petit fœtus "fossilisé".
L'échographie est indispensable pour éviter ces situations
Les examens échographiques sont obligatoires en France dès les premiers mois de grossesse, on peut donc prendre la décision d'interrompre une grossesse sur la base de cette malformation si le pronostic n'est pas bon. Si la grossesse peut se poursuivre, l'intervention chirurgicale est réalisée dès que possible si elle est techniquement faisable. Les spécialistes de ce type d’opérations craignent toujours le moment ultime de la séparation.
En fait, tout n'est pas enregistré dans l'analyse des images que nous présentent les examens même les plus modernes. Il semble que chez les siamois au fil des années, la vie ait imbriqué ses différentes composantes dans l'un ou l'autre des deux corps. L'un conduit la marche, l'autre la respiration.
L'opération devient alors aussi impossible que de diviser le corps en deux. Un mystère qui n’a toujours pas d’explication médicale.