Également appelée fibrillation auriculaire, la fibrillation atriale est un trouble du rythme cardiaque qui se caractérise par une activité électrique anarchique et rapide du muscle des oreillettes. Différents facteurs peuvent favoriser son apparition : le vieillissement, l’obésité, les problèmes cardiaques ou encore l’apnée du sommeil.
Les siestes longues augmenteraient les risques de fibrillation auriculaire
Lors d'une réunion de la Société européenne de cardiologie, à Malaga (Espagne), le jeudi 13 avril, des chercheurs espagnols ont suggéré que les siestes diurnes de plus de 30 minutes pourraient favoriser les risques de fibrillation atriale. Les résultats de cette étude sont, pour le moment, considérés comme préliminaires, car ils sont en attente d’une relecture par un comité de pairs.
Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont recruté 20.000 diplômés d’universités espagnoles. Ils les ont répartis en trois groupes :
- les participants qui ne font pas de sieste ;
- les sujets qui font une sieste de moins de 30 minutes par jour ;
- les volontaires qui font une sieste de 30 minutes ou plus par jour.
Le suivi a duré près de 14 ans. 131 participants ont développé une fibrillation auriculaire pendant l’étude.
Fibrillation atriale : "la durée optimale de la sieste est de 15 à 30 minutes"
Lors de la première analyse, les scientifiques ont constaté que le risque de fibrillation auriculaire était presque deux fois plus élevé chez les participants réalisant des siestes longues par rapport aux sujets faisant des siestes plus courtes. Quant aux personnes qui ne dormaient pas en journée, elles ne présentaient aucun risque accru de fibrillation atriale.
À la suite de ces premières conclusions, les chercheurs se sont intéressés uniquement aux personnes qui font des siestes courtes. Ils ont alors observé que les participants qui dormaient moins de quinze minutes avaient un risque réduit de 42 % de développer une fibrillation auriculaire, tandis que celles qui font des siestes de 15 à 30 minutes avaient un risque réduit de 56 % par rapport aux personnes qui font des siestes longues.
"Les résultats suggèrent que la durée optimale de la sieste est de 15 à 30 minutes (…) Des études de plus grande envergure sont nécessaires pour déterminer si une courte sieste est préférable à l'absence de sieste. Les personnes dont le sommeil nocturne est perturbé devraient éviter de compter sur la sieste pour compenser le manque de sommeil", a affirmé le Dr Jesus Diaz-Gutierrez, auteur principal de l’étude et cardiologue à l'hôpital universitaire Juan Ramon Jimenez de Huelva (Espagne).