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Rapport de l’Insee

Pilule du lendemain : comment les ados doivent s'en servir

Par Melanie Gomez

Les adolescentes sont 4 fois plus nombreuses qu’il y a 10 ans à utiliser cette contraception d’urgence, selon l'Insee. Une pilule qui doit être prise dans des conditions précises.  

DURAND FLORENCE/SIPA
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Plus d’un million de pilules du lendemain et du surlendemain seraient vendues chaque année, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé. Cette vente massive de ce moyen de contraception d’urgence pourrait par ailleurs être l’un des explications de la stabilité du nombre d'IVG en France. Cependant, dans son étude sur le « Portrait social de la France » que vient de publier l’Insee, les adolescentes seraient parmi les principales utilisatrices de ce type de pilule. Elles seraient en effet quatre fois plus nombreuses qu’il y a dix ans à utiliser cette contraception d’urgence. En 2000, 12 % des adolescentes âgées de 15 à 19 ans et 16 % des 20-24 ans avaient déjà eu recours au moins une fois à la pilule du lendemain. En 2010, elles sont respectivement 42 % et 43 %. L’accès gratuit et sans ordonnance pour les mineures depuis 2002 pourrait en partie expliquer cette hausse, cependant certains spécialistes s’inquiètent d’une forme de banalisation de son utilisation parmi les adolescentes. Pourquoidocteur rappelle le mode d’emploi des pilules du lendemain.

 

Une pilule inefficace si une grossesse est déjà en cours

La pilule du lendemain agit principalement en retardant l'ovulation, empêchant ainsi la rencontre entre les spermatozoïdes et l’ovule. Il faut savoir qu’elle n’est pas efficace à 100% et que plus elle est utilisée tôt après le rapport, plus son efficacité sera importante. Mais attention, il ne faut pas la confondre avec les médicaments utilisés pour déclencher un avortement. La pilule du lendemain n'est pas efficace si une grossesse est déjà en cours. Et celle-ci n’est évidemment pas destinée à être utilisée de façon régulière.

 

Une prise dans le 3 ou les 5 jours après un rapport à risque

Deux types de pilule du lendemain sont disponibles en France. La première, à base d’une hormone appelée le lévonorgestrel, peut être prise jusqu’à 72h après un rapport sexuel non ou mal protégé. La seconde, qui contient de l'ulipristal acétate, a un délai légèrement plus long, puisqu’elle peut être absorbée jusqu’à 5 jours après. Ces 120h permettent donc de couvrir la période de survie des spermatozoïdes dans les voies génitales féminines. Quelque soit le type de pilule choisi, les spécialistes rappellent que la pilule du lendemain protège uniquement du rapport qui a eu lieu avant sa prise, et pas pour les rapports des jours suivants.

 

Certaines femmes rapportent quelques effets indésirables

Après la prise de la contraception d'urgence hormonale, certaines femmes ressentent des effets indésirables peu intenses et qui disparaissent la plupart du temps en deux jours : nausées, maux de tête, douleurs abdominales, vertiges, pertes légères de sang.

 Les règles peuvent également être avancées ou retardées. 
En revanche, il n'y a pas de risque de stérilité, ni d'augmentation du risque de fausse-couche spontanée ou de grossesse extra utérine. En cas de doute, ou d'effet secondaires importants, consultez votre professionnel de santé. 

 

Ne pas arrêter sa contraception habituelle

Il est important de préciser qu’après la prise de la pilule du lendemain, il ne faut surtout pas arrêter sa contraception habituelle. En revanche, si la cause de la prise de cette contraception hormonale d’urgence est un oubli de la pilule contraceptive, il faut savoir qu’elle ne vous protège plus totalement pour le cycle en cours. Donc, en complément, il est nécessaire d’utiliser des préservatifs, à chaque rapport sexuel jusqu’aux règles suivantes. Et puis, si malgré tout à la fin du cycle, où il y a eu ce rapport sexuel à risque, il y a un retard de règles, il est tout de même conseillé de faire un test de grossesse.

 

Gratuite pour les mineures

Pour les mineures, il est désormais possible de se la procurer de façon anonyme et gratuite et sans ordonnance en pharmacie ou auprès d’une infirmière scolaire. En revanche, pour les femmes majeures, la pilule du lendemain à prendre dans les 3 jours coûte entre 6.07 € et 7.41€. Avec une ordonnance, l’Assurance maladie la rembourse à 65%. Concernant celle avec un délai de 120h, pour les mineures, il est nécessaire d’obtenir une ordonnance auprès d’un médecin, d’une sage-femme ou centre de planification et d’éducation familiale. Elle aussi, est gratuite pour les mineures et coûte environ 23€, remboursés à 65% par l'Assurance Maladie pour les femmes majeures.