- D'après l'étude, les patients adultes hospitalisés avec un cas de grippe en 2021-2022 étaient 55 % moins susceptibles de mourir au cours du mois suivant que les patients hospitalisés testés positifs au variant Omicron.
- Les patients Omicron avaient également tendance à afficher des scores de comorbidité globaux plus élevés, étaient plus susceptibles de souffrir d'hypertension artérielle et de diabète, de subir des complications respiratoires et d'avoir besoin d'une assistance en oxygène.
- Les auteurs de l'étude soulignent que cette recherche est observationnelle et ne peut donc pas prouver une causalité.
Le variant Omicron du SRAS-CoV-2, le virus à l’origine de la Covid-19, est plus mortel que les virus de la grippe saisonnière. C’est ce que révèlent les résultats d’une nouvelle étude, présentés lors du Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID) ayant lieu à Copenhague, au Danemark, du 15 au 18 avril.
Les patients Omicron ont eu 45 % plus de chance de mourir que ceux avec la grippe
Les auteurs de l'étude, dirigée par le Dr Alaa Atamna et ses collègues du Rabin Medical Center de l'hôpital Belinison en Israël, rapportent que les patients adultes de 18 ans et plus, hospitalisés avec un cas de grippe au cours de la saison grippale 2021-2022, étaient 55 % moins susceptibles de mourir au cours du mois suivant que les patients hospitalisés testés positifs au variant Omicron.
Le fait que les adultes porteurs du variant Omicron ont un taux de mortalité plus élevé que les malades infectés par un virus de la grippe saisonnière n’allait pas de soi à première vue, car Omicron est généralement considéré comme moins virulent avec des taux de mortalité inférieurs aux souches Delta et Alpha du SRAS-CoV-2.
En décembre 2021, la grippe est réapparue en Israël après être passée inaperçue depuis mars 2020. Pendant ce temps, le variant Omicron a dépassé Delta en tant que variant prédominant. Cependant, les données comparant directement Omicron à la grippe saisonnière étaient rares. Afin d’en savoir plus, les chercheurs ont comparé les résultats cliniques des patients hospitalisés pour une Covid avec le variant Omicron (167 patients ; âge moyen 71 ans, 58 % d'hommes) avec ceux hospitalisés pour la grippe (221 patients ; âge moyen 65 ans, 41 % d'hommes) dans un grand hôpital universitaire en Israël entre décembre 2021 et janvier 2022.
Des complications plus fréquentes chez les patients Omicron
Les patients Omicron avaient également tendance à afficher des scores de comorbidité globaux plus élevés, avaient besoin de plus d'aide pour effectuer les tâches de la vie quotidienne (se laver, s'habiller, etc.) et étaient plus susceptibles de souffrir d'hypertension artérielle et de diabète. En revanche, l'asthme était plus fréquent chez les personnes hospitalisées pour la grippe. Les complications respiratoires et le besoin d'assistance en oxygène/ventilation mécanique étaient également plus fréquents chez les patients Omicron.
"Une raison possible du taux de mortalité plus élevé du variant Omicron est que les patients admis avec Omicron étaient plus âgés et avec d'autres maladies sous-jacentes majeures telles que le diabète et les maladies rénales chroniques", explique le Dr Atamna dans un communiqué. "La différence pourrait également être due à une réponse immunitaire exagérée chez les patients Covid et à une vaccination contre la Covid-19 bien plus faible chez les patients Omicron", précise le chercheur.
Une étude avec des limites
Les auteurs de l'étude soulignent que cette recherche est observationnelle et ne peut donc pas prouver une causalité. Elle a également été menée dans un unique hôpital en Israël, ce qui signifie que les résultats peuvent ne pas se traduire dans d'autres pays et populations. Les chercheurs ne peuvent pas non plus exclure la possibilité que d'autres facteurs non mesurés, tels que le statut de vaccination contre la Covid-19, influencent potentiellement les résultats.
Par exemple, la surmortalité observée pour Omicron pourrait être le résultat d'une saison grippale moins sévère que d'habitude. Enfin, cette étude ne portait que sur des patients hospitalisés, de sorte que les chercheurs ne peuvent pas estimer la proportion de patients hospitalisés par rapport au nombre total de patients infectés.