Alcool, cannabis, tabac, pensées suicidaires... La transition vers l'indépendance est souvent ponctuée d'expérimentations chez les jeunes. Des expériences à risque qui peuvent parfois fragiliser leur état de santé physique et mentale. Face à ces dangers, la question que beaucoup de parents se posent est la suivante : A quoi peut bien ressembler la jeunesse française en 2013 ? Une interrogation à laquelle répond ce jeudi l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) dans sa dernière enquête qui a pour titre « France, portrait social ». pourquoidocteur vous en livre les principaux résultats.
Un jeune de 17 ans sur deux a été ivre au moins une fois dans l’année
« Les jeunes ont souvent du mal à considérer certaines pratiques comme dangereuses car la famille et les proches sont parfois à l’origine de ces expérimentations, à l’image du premier verre d’alcool », rappelle une étude de l'INSERM. Ainsi, parmi l’ensemble des substances psychoactives, l’alcool est celle qui est expérimentée le plus jeune. 54 % des enfants de CM2 déclarent avoir déjà consommé de l’alcool.
Plus tard, au lycée, l’expérimentation de l’alcool est quasiment généralisée pour les deux sexes.
Par ailleurs, le rapport des jeunes à la consommation d’alcool est très spécifique, avec un mode de consommation plutôt ponctuel. Des écarts assez importants séparent néanmoins les proportions de filles et de garçons de 17 ans qui consomment de l’alcool occasionnellement. Les jeunes garçons boivent plus souvent.
Plus de 30 % des jeunes de 17 ans fument quotidiennement
L’expérimentation de la cigarette est plus tardive que celle du premier verre d’alcool (6 % des enfants déclarent avoir déjà fumé une cigarette en classe de CM2). Elle reste à des niveaux inférieurs que l'alcool à l’âge de 17 ans. À cette âge, les filles sont un peu plus nombreuses que les garçons à avoir déjà essayé la cigarette. Elles sont aussi plus nombreuses à fumer occasionnellement. En revanche, elles fument moins souvent quotidiennement. Les tendances qui apparaissent ces dernières années témoignent d’un rebond entre 2008 et 2011 de la consommation quotidienne de tabac chez les jeunes de 17 ans. Inquiétant, car cette consommation avait reculé entre 2005 et 2008. Les deux sexes sont concernés par cette évolution défavorable.
L'expérimentation et la consommation de cannabis en baisse chez les jeunes
Loin derrière le tabac et l’alcool, le cannabis reste néanmoins la première substance illicite consommée par les jeunes. À 17 ans, quatre jeunes sur dix déclarent en avoir déjà fait usage, une proportion en baisse depuis le début des années 2000 mais qui semble se stabiliser sur la période récente.
Non seulement, les jeunes se tournent moins vers cette substance mais pour ceux qui consomment, les usages dans l’année ou le mois diminuent depuis 2002. Seule reste stable, autour de 3 %, la part des jeunes qui en consomment quotidiennement. Pour les autres substances illicites (cocaine, ecstasy, héroine), les niveaux d’expérimentation sont stables ou en recul, et concernent uniquement de 1 % à 3 % des jeunes.
En 3ème, la moitié des collégiennes se considèrent trop grosses
Chez les adolescentes, le corps est souvent le terrain d’expression de leur mal-être. Cette mauvaise image de soi commence tôt. Quand on demande à un jeune de 3ème : « Que penses-tu de ton corps ? », l’insatisfaction apparaît plus grande chez les filles. Ce sont les kilos en trop qui posent problème.
A cause de cette perception, parfois erronée, près d’une collégienne sur cinq en classe de 3e déclare suivre un régime, contre 5 % des garçons. Mais en réalité, seuls 14 % des adolescents et des adolescentes sont considérés en surpoids et 4 % sont obèses.
Les idées et les tentatives de suicide davantage répandues chez les filles
Les prévalences des idées suicidaires et des tentatives de suicide sont davantage répandues chez les filles mais globalement en recul par rapports aux années antérieures.
A l'inverse, pour les tentatives de suicide au cours des douze derniers mois, elles sont en légère hausse chez les jeunes filles de 15-19 ans (de 1,3 % à 2,0 % entre 2005 et 2010) et stables chez les garçons (autour de 0,5 %).
Source : Insee