« Les difficultés d'approvisionnement des médicaments sont un problème qui malheureusement va devenir de plus en plus croissant. Ce phénomène mondial est très difficile à résoudre ». C'est le constat d'Isabelle Adenot, président de l'Ordre des pharmaciens, concernant les dernières ruptures de stocks constatées ces derniers jours par le logicilel pilote DP-rupture. Une expérience « concluante », selon elle. Contactée par pourquoidocteur, la présidente de l'Ordre explique l'intérêt dun tel dispositif.
539 médicaments manquants selon l'Ordre
Grâce au logiciel DP-rupture, l'Ordre des pharmaciens a comptabilisé 539 médicaments en difficulté d’approvisionnement. L'Agence du médicament (ANSM), pour sa part, ne recense que 45 spécialités manquantes. Pourquoi une telle différence? Pour dresser son bilan, l'Agence ne répertorie que les approvisionnements d’urgence et les déclarations liées à une rupture de stock de médicaments indispensables.
A l'inverse, le DP-rupture utilisé par l'Ordre est un système d'alerte permettant aux pharmaciens de remonter au laboratoire ainsi qu'à l'ANSM les informations en instantané en cas de rupture dans leurs commandes. Il s'agit donc d'une photographie plus proche de la réalité. Mais le logiciel est aussi susceptible de répertorier des médicaments manquants pouvant être remplacés facilement en officine. Résultat, à chacun sa méthode, à chacun ses chiffres. Mais, d'après Isabelle Adenot, cette « bisbille » sur les chiffres ne change pas la donne. Pour la présidente de l'Ordre, le phénomène des ruptures de stock est « absolument considérable ».
Ecoutez Isabelle Adenot, président de l'Ordre des pharmaciens : « 539 médicaments sont concernés par des ruptures d'approvisionnement. C'est absolument considérable ! »