Une température élevée, des bruits constants ou encore des taux importants de pollution de l’air et de dioxyde de carbone dans la chambre… Voici la formule pour mal dormir, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Perelman School of Medicine de l'université de Pennsylvanie et de l'université de Louisville.
Plusieurs facteurs environnementaux perturbent nos nuits
Afin de mesurer l’impact de plusieurs variables environnementales dans la chambre à coucher sur la qualité du sommeil, les chercheurs ont suivi 62 participants pendant deux semaines. Les volontaires portaient des moniteurs d'activité et tenaient des journaux sur leurs nuits. L’équipe a découvert que des niveaux plus élevés de pollution de l'air dans la chambre (les particules fines, PM2.5), de dioxyde de carbone, de bruit et de température étaient tous liés à une réduction de la durée du sommeil.
Dans le détail, un environnement bruyant était associé à une baisse de 4,7 % de l'efficacité du sommeil par rapport à une chambre calme. Un taux élevé de dioxyde de carbone entraînait un repli de 4,0 % par rapport à un niveau bas.
Pour bien dormir, il est recommandé que la température de la chambre avoisine les 19 degrés. L’étude, parue dans la revue Sleep Health le 18 avril 2023, confirme la véracité de ce conseil. Les personnes s'endormant dans un lieu chaud affichaient une qualité de sommeil amoindrie de 3,4 % par rapport à une température basse. Le recul était de 3,2 % lorsque l’atmosphère était chargée de particules fines.
En revanche, deux variables également étudiées - l'humidité et la pression barométrique - ont montré n'avoir aucun effet sur les nuits des participants.
"Ces résultats soulignent l'importance de l'environnement de la chambre à coucher pour un sommeil de bonne qualité", a expliqué l'auteur principal de l'étude, le Dr Mathias Basner, directeur de la division “sommeil et chronobiologie” du département de psychiatrie de l’université de Pennsylvanie.
Sommeil : nous n'avons pas toujours conscience des problèmes de notre chambre
En parallèle des mesures effectuées par les chercheurs, les volontaires devaient évaluer par eux-même le taux d'humidité, la température et le bruit dans leur chambre à coucher. L’équipe a remarqué que la plupart des participants notaient "juste ce qu'il faut", quels que soient les niveaux d'exposition réels relevés par leurs outils.
"Nous semblons nous habituer subjectivement à l'environnement de notre chambre et pensons qu'il n'est pas nécessaire de l'améliorer, alors qu'en fait notre sommeil peut être perturbé nuit après nuit, comme en témoignent les mesures objectives du sommeil que nous avons utilisées dans notre étude", a indiqué le Dr Basner dans un communiqué.
L’expert et son équipe veulent mener de nouvelles expériences pour déterminer les interventions qui pourraient limiter l’impact des facteurs perturbateurs du sommeil. "Cela pourrait être aussi simple que de laisser la porte d'une chambre ouverte pour réduire les niveaux de dioxyde de carbone et d'utiliser des fenêtres à triple vitrage pour réduire le bruit", a précisé un autre auteur de l’article, Aruni Bhatnagar.