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Pollution

Une vaste étude pour mieux comprendre les causes de l’autisme

Par Joséphine Argence

Une étude française va suivre 1.700 femmes enceintes et leurs familles pendant dix ans. L’objectif ? Démontrer formellement le lien de causalité neurobiologique entre la pollution et la hausse des cas d’autisme. 

Jatuporn Tansirimas/IStock
Près de 700.000 personnes sont concernées par un trouble du spectre de l’autisme en France.
Les troubles du spectre de l’autisme résultent d’anomalies du neurodéveloppement.
Une recherche française va suivre 1.700 femmes enceintes, afin de prouver formellement la responsabilité de la pollution dans la hausse des cas d’autisme.

Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont dûs à des anomalies du neurodéveloppement. Les TSA se caractérisent par des altérations des interactions sociales, des troubles du comportement, des réactions sensorielles inhabituelles et des problèmes de communication, qui surviennent dès la petite enfance. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), près de 700.000 personnes sont concernés par un trouble du spectre de l'autisme en France, dont 100.000 ont moins de 20 ans.

Troubles du spectre de l’autisme : la pollution pourrait-elle être un facteur de risque ? 

Depuis plusieurs années, une hausse des naissances d’enfants autistes a été constatée par les différentes autorités sanitaires. Cette augmentation de la prévalence peut être due à l’amélioration et à l’évolution des critères de diagnostic, mais pour la Docteure Amaria Baghdadli, psychiatre, l’environnement, en particulier la pollution, pourrait également avoir un rôle à jouer. "La multiplication des cas d'autisme et autres troubles neurodéveloppementaux est certes liée en partie à l'amélioration du diagnostic, mais 'en partie' seulement", a noté la responsable du Département universitaire de pédopsychiatrie et du Centre de ressources sur l’autisme au CHU de Montpellier, lors d’une interview à France 24. 

Un suivi de 1.700 femmes enceintes pendant 10 ans. 

Malgré différentes études qui pointent un parallèle entre la pollution et l'autisme, "le lien de causalité du point de vue neurologique" n’a pas encore établi, a affirmé la Docteure Amaria Baghdadli. En collaboration avec des chercheurs de l’INSERM, du CNRS et de plusieurs universités, la psychiatre va donc prochainement débuter la cohorte MARIANNE, qui a pour objectif de comprendre les déterminants biologiques et environnementaux précoces de l’autisme et des autres troubles du neuro-développement.

Réalisée en France, cette étude suivra médicalement 1.700 femmes enceintes et leur famille pendant dix ans. Ce programme de recherche scientifique est financé par l’Agence Nationale de la Recherche, et est porté par la Docteure Amaria Baghdadli depuis 2014. “Nous venons de si loin”, a-t-elle confié à nos confrères en ajoutant que lorsqu’elle était en faculté de médecine, sa génération “n’envisageait même pas d’étudier le lien entre la santé et l’environnement."