Longtemps méconnu, le vitiligo touche jusqu’à 2 % de la population mondiale. En France, elle concerne 600.000 à un million de personnes. Pour rappel, il s’agit d’une maladie considérée comme "auto-immune" au cours de laquelle des taches blanches apparaissent sur la peau. Cette pathologie "est liée à la perte de cellules présentes au niveau de l'épiderme (la couche superficielle de la peau) appelées mélanocytes qui ont pour rôle de fabriquer la mélanine : le pigment de la peau", indique le CHU de Bordeaux.
La crème Opzelura contre le vitiligo serait efficace et "très bien tolérée"
Le 20 avril, l’Agence européenne des médicaments a donné son feu vert à la mise sur le marché de la crème Opzelura (ou ruxolitinib) contre le vitiligo. Ce traitement, développé par la société pharmaceutique américaine Incyte, permet de re-pigmenter la peau chez les adultes et les adolescents de plus de 12 ans. L’agence l’a approuvé après avoir consulté les résultats des essais cliniques évaluant la crème. Au total, 600 personnes atteintes du vitiligo ont participé aux recherches, qui ont conclu que le produit était efficace chez 31 % des patients.
"Deux grandes études internationales ont confirmé son efficacité, notamment sur le visage. Ainsi, avec une application deux fois par jour, pendant six à vingt-quatre mois, la re-pigmentation est complète. On a observé une stabilité des résultats positifs mais, si jamais le vitiligo persiste, il est possible de refaire le traitement", a expliqué, au journal 20 minutes, Thierry Passeron, chef du service dermatologie au CHU de Nice et membre d’un groupe international d’experts qui a mis au point le produit. Il a précisé que la crème était "très bien tolérée" et "ne nécessitait pas de prise de sang". Cependant, "certaines zones sont difficiles à re-pigmenter, comme les pieds ou les mains".
Vitiligo : un traitement qui "devrait être dans les pharmacies dans les prochains mois"
"C’est la fin du désert thérapeutique", a déclaré, au Journal du Dimanche, Julien Seneschal, responsable de l’unité dermatologie inflammatoire et auto-immune au CHU de Bordeaux, qui a participé aux études internationales. Il a estimé que ce premier médicament ouvrait "la voie d’autres traitements innovants". Selon la présidente de l’Association française du vitiligo, Martine Carré, la crème Opzelura "devrait être dans les pharmacies dans les prochains mois" et les modalités de remboursement seront bientôt précisées.