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Oncologie

Cancer du genou : le journaliste sportif Matthieu Lartot doit se faire amputer de la jambe

Par Geneviève Andrianaly

Souffrant d’un cancer du genou, le commentateur de rugby sur France Télévisions a pris la décision de se faire amputer de la jambe droite après la récidive de sa tumeur.

Ekkasit Jokthong/iStock
26 ans après avoir été atteint d’un synovialosarcome, le journaliste sportif Matthieu Lartot doit faire face à une rechute de son cancer du genou droit.
Chez le commentateur, cette tumeur s’est manifestée par des douleurs lancinantes, qui l’ont empêché de marcher et de dormir.
Après sa chimiothérapie, il va se faire amputer de la jambe, car la prothèse de l'articulation qui lui avait déjà été posée a une durée limitée.

"Depuis trois semaines, je savais que ce moment arriverait. Je suis aujourd’hui contraint de m’éloigner de l’antenne pour remonter sur le ring et combattre le cancer une deuxième fois !" C’est ce que le journaliste sportif Matthieu Lartot, âgé de 43 ans, a écrit dans la légende de sa photo publiée sur Instagram. Depuis l’âge de 16 ans, il est atteint d’un cancer du genou droit, appelé "synovialosarcome". Il s’agit d’une tumeur rare et agressive des tissus mous, essentiellement au niveau des régions para-articulaires des grosses articulations, représentant 7 à 8 % des sarcomes malins chez l'homme, d’après l’Orphanet. Généralement, elle se présente à l’âge adulte. Cependant, les adolescents et les enfants représentent 30 % des cas rapportés.

Cancer du genou : "Je ne pouvais pas marcher sans avoir pris des anti-inflammatoires"

Selon une étude, publiée dans la revue The Pan African Medical Journal, "la récidive locale est de 20 à 30 %". C’est ce qu’a récemment vécu la voix du XV de France, qui est victime d’une rechute de son cancer. "26 ans après, l’histoire bégaie malheureusement. Il y avait 1 à 5 % de chance que ça arrive et c’est arrivé", a-t-il ajouté dans sa publication.

En général, cette tumeur se manifeste en tant que masse d'évolution lente, située en profondeur et indolore. Dans le cas du commentateur de France Télévisions, des douleurs lancinantes sont survenues. "J’en ai eu toute ma vie au niveau de la jambe mais bon, je m’y suis habitué. Sauf que là, elles sont rapidement devenues insupportables. (…) J’ai vécu un Tournoi (des Six Nations) assez difficile : je ne pouvais pas marcher sans avoir pris des anti-inflammatoires, je dormais très mal la nuit à cause des douleurs… Là, je me suis dit que quelque chose clochait mais j’ai serré les dents, je voulais terminer le Tournoi", a-t-il expliqué dans un entretien accordé au Midi Olympique.

Amputation de la jambe : "c’est une question de survie"

D’après l’étude, le traitement d’un synovialosarcome est "complexe et onéreux". Il nécessite la mise en œuvre d'une équipe pluridisciplinaire qui conjugue les compétences de radiologue, chirurgien orthopédiste, oncologue, radiothérapeute et psychiatre.

Dans les colonnes du journal bi-hebdomadaire, Matthieu Lartot a confié que sa chimiothérapie commençait ce lundi. "Après la chimio, les chirurgiens vont devoir m’amputer de ma jambe droite : c’est une question de survie (…) Derrière ça, j’aurai trois semaines pour me refaire l’immunité que m’auront saccagée les premiers médicaments. Après, ce sera l’acte chirurgical (l’amputation) et enfin, l’appareillage et la rééducation. Honnêtement, je le prends comme une libération. Ce travail, il y a d’ailleurs des années que je le fais dans ma tête." Le journaliste savait que l’amputation allait arriver tôt ou tard, car sa prothèse de l'articulation portée depuis 25 ans a une durée limitée et sa jambe est "trop abîmée".

Le commentateur espère que cette chirurgie va permettre de mettre fin à son cancer. Sur Instagram, il a précisé qu’il était bien entouré pour lutter contre cette maladie. "Ça va secouer très fort mais je suis prêt. (…) Et comme les bleus, mon seul objectif en 2023 est la victoire".

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