- 20 % des accouchements se font par césarienne en France.
- Des chercheurs ont découvert un lien entre cette opération et l'obésité infantile.
- Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les mécanismes impliqués dans cette corrélation.
En France, environ 20 % des naissances se font par césarienne. Cette intervention chirurgicale survient lorsqu'un accouchement par les voies naturelles représente un risque pour la mère, le bébé ou les deux. Des chercheurs de l’université de Toyama ont mis en lumière un effet de cette opération sur le long terme. Les enfants nés par césarienne présentent un risque accru d’obésité infantile.
La césarienne et l’obésité infantile sont liées
Les scientifiques ont repris les dossiers de 60.769 paires mère-enfant qui ont participé à une grande étude nationale japonaise. L'obésité des petits participants a été déterminée en fonction de leur indice de masse corporelle (IMC) à l'âge de 3 ans. Les données concernant les naissances multiples, les enfants décédés à la naissance et les fausses couches étaient exclues des analyses.
Les résultats montrent que 11.241 bébés (18,5 %) sont nés par césarienne et que 4.912 (8,1 %) étaient obèses. Par ailleurs, la prévalence de l’obésité était plus élevée chez les tout-petits venus au monde par césarienne qu’au sein du groupe né naturellement.
"Cette corrélation s'est maintenue, même après ajustement pour les nombreux facteurs de confusion qui influencent l’organisme dans l'enfance (âge de la mère, maladies, statut socio-économique de la famille, exposition tabac/alcool... NDLR). De plus, notre étude comprenait un très grand nombre de participants et avait une puissance statistique suffisante pour évaluer la corrélation", écrivent les auteurs dans leur article paru dans la revue Scientific Reports, le 21 avril 2023.
Césarienne et poids : des recherches supplémentaires nécessaires
Pour les chercheurs, leurs travaux confirment que "le mode d'accouchement affecte la physiologie métabolique et l'obésité infantile ultérieure, même dans les groupes ethniques moins sujets à l'obésité" des enfants.
Toutefois, ils reconnaissent que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les mécanismes sous-jacents au lien observé entre les césariennes et le poids des enfants. Ils aimeraient également parvenir à "identifier les implications à long terme pour la santé métabolique et cardiovasculaire".