Multiplier les messages de sensibilisation et déclencher d’éventuelles opérations de démoustication… voilà le programme prévu par les autorités sanitaires pour lutter contre les moustiques tigres, alors que commence leur principale période d’activité à partir du 1er mai prochain.
Lutte contre le moustique tigre : des actions concrètes
Pour éviter la prolifération du moustique tigre, des actions sont entreprises au niveau national, indique l'Anses.
La surveillance dite "entomologique" permet de détecter l’arrivée de l'insecte et de suivre son extension sur le territoire. Cette lutte anti-vectorielle (LAV) vise à réduire ou à interrompre la prolifération des moustiques vecteurs d’agents pathogènes. L'opération repose sur l'élimination des gîtes larvaires et des moustiques adultes afin de diminuer le risque de propagation des virus et malades dont ils sont porteurs (dengue, zika...).
Pour faciliter le travail des autorités sanitaires, le public est invité à indiquer la présence de l'animal volant sur le site signalement-moustique.fr.
"Lorsqu'un signalement provient d’une zone jusqu’alors non colonisée par le moustique, la validation du signalement peut conduire à compléter les observations du dispositif de surveillance entomologique active, en installant des pièges pondoirs dans cette nouvelle zone", détaille l'Anses.
Le moustique tigre a colonisé une grande partie de la France
L"aedes albopictus”, reconnaissable grâce à ses rayures noires et blanches, silencieux et qui pique en journée, est particulièrement scruté car il est un véritable fléau. Sa présence s’est étendue inexorablement sur le territoire au fil des années. De fait, depuis 2010, le nombre de départements métropolitains colonisés par le moustique tigre a été multiplié par dix, d’après l’AFP. Au 1er janvier 2023, le moustique tigre est présent dans 71 départements métropolitains.
Et au-delà de l’inconfort qu’il provoque avec ses piqûres, il est surtout vecteur de plusieurs maladies tropicales comme la dengue, le chikungunya et le zika.
Moustiques tigre : vers une hausse des maladies virales ?
Ces maladies virales "pourraient devenir des problèmes de santé publique" en France indique Marie-Claire Paty, coordinatrice de la surveillance des maladies vectorielles à Santé publique France.
"Si, en métropole, il n’a pas été observé à ce jour de forme grave, des complications sont toujours possibles, pouvant entraîner des réanimations voire des décès”, rappelle l’experte.
Le moustique tigre a ainsi été à l’origine de 65 "cas autochtones" de dengue, concentrés dans le sud de la France. "On parle de cas autochtone quand une personne n'a pas voyagé dans les 15 jours précédant ses signes cliniques et s'est contaminée à partir d'un moustique local, qui s'était lui-même infecté en piquant une personne virémique, de retour de voyage en zone endémique”, explique Santé Publique France.
"65 cas, ça peut paraître peu, mais cela témoigne d’une dynamique, c’est un signal pour l’avenir", prévient Marie-Claire Paty.