- Dans cette étude, l'équipe de recherche a examiné les données sur le trafic routier national aux États-Unis entre 2010 et 2018, afin de déterminer l'impact de la consommation de substances psychoactives sur la sécurité routière.
- L'équipe a calculé les ratios relatifs d'implication dans les accidents : pour les personnes âgées de 70 à 79 ans, il était de 1,17 ; mais, plus du double (2,56) pour les conducteurs de plus de 80 ans.
- Il était relativement faible chez les conducteurs âgés de 20 à 69 ans.
La consommation de substances psychoactives (alcool, drogues) chez les conducteurs plus âgés augmente de deux à quatre fois la probabilité qu'ils soient responsables lors d'un accident, selon une nouvelle étude menée par plusieurs universités américaines. Pour cette dernière, les chercheurs ont analysé neuf années de données sur le trafic routier national aux États-Unis. Leurs résultats ont été publiés le 27 avril dans la revue Traffic Injury Prevention.
Bien que les automobilistes âgés soient moins susceptibles de déclarer consommer ces substances, cette recherche a révélé que sur un échantillon de 87.060 conducteurs américains impliqués dans deux accidents de véhicules en mouvement, plus du tiers des plus des 70 ans avaient un test de dépistage positif.
7.500 morts et 200.000 blessés chez les conducteurs seniors aux États-Unis
En 2020, sur près de 48 millions de conducteurs titulaires d'un permis âgés de 65 ans et plus aux États-Unis, environ 7.500 sont décédés dans des collisions tandis que près de 200.000 ont été blessés. "En général, les conducteurs âgés courent un risque élevé d'être responsables d'un accident de voiture mortel, c'est particulièrement le cas lorsqu'ils sont sous l'influence de l'alcool ou de drogues", explique l'auteur principal, le Dr Satish Kedia, professeur à la Division des sciences sociales et comportementales de l'École de santé publique de l'université de Memphis aux États-Unis, dans un communiqué.
Dans cette étude, l'équipe de recherche a examiné les données du système de rapport d'analyse des décès de la National Highway Traffic Safety Administration entre 2010 et 2018, afin de déterminer l'impact de la consommation de substances psychoactives (l'alcool, les cannabinoïdes, les stimulants, les narcotiques, les dépresseurs et les hallucinogènes) sur la probabilité que les conducteurs soient responsables d'un accident mortel sur les routes publiques américaines, en mettant l'accent sur les automobilistes seniors.
Au total, sur 43.530 paires de collisions impliquant deux véhicules en mouvement, la consommation de substances a été signalée chez 42 % des conducteurs impliqués dans ces incidents, dont 1.978 étaient des adultes de 70 ans et plus, 1.454 avaient plus de 80 ans.
Alcool ou drogue sur la route : plus on est âgé, plus les risques augmentent
L'équipe a calculé les ratios relatifs d'implication dans les accidents pour chaque catégorie de substances et de drogues illicites. Pour les personnes âgées de 70 à 79 ans, il était de 1,17 ; mais, plus du double (2,56) pour les conducteurs de plus de 80 ans. Il était relativement faible chez les ceux âgés de 20 à 69 ans.
L'étude a révélé que la consommation de substances psychoactives, en général, augmentait de manière disproportionnée la probabilité d'être responsable lors d'un accident, quel que soit l'âge du conducteur.
Les modèles de régression - même après ajustement en fonction du sexe du conducteur, de la pente de la route, des conditions météorologiques, des conditions d'éclairage, de la distraction et de la vitesse au moment de l'accident - ont révélé que les conducteurs âgés en état d'ébriété étaient deux fois plus susceptibles d'être responsables d'accidents mortels.
Sécurité routière : les campagnes de sensibilisation doivent davantage s'adapter aux seniors
Certains des principaux enseignements de l'étude comprennent la nécessité de campagnes de sensibilisation au risque de conduite avec des facultés affaiblies adaptées aux personnes âgées. "Il a été démontré que ces campagnes réduisent modérément les taux d'accidents mortels, a souligné le Dr Kedia. Les professionnels de la santé et les spécialistes de la prévention doivent s'assurer que leurs efforts d'intervention répondent aux besoins spécifiques des personnes âgées."
L'accent devrait ainsi, selon les chercheurs, être mis sur le danger d'interactions médicamenteuses imprévues, en particulier les interactions dangereuses entre de nombreux médicaments sur ordonnance et l'alcool. Ces dernières peuvent compromettre les capacités motrices et le temps de réaction des conducteurs. Un renouvellement de permis adapté aux conducteurs de plus de 65 ans avec des tests de vision et de connaissances ou encore une évaluation des capacités cognitives et fonctionnelles, pourraient également être envisagés.
"Je sais qu'il est important pour les personnes âgées d'avoir un sentiment d'indépendance et que la conduite contribue à la qualité de vie globale, a déclaré le Dr Kedia. Cependant, nos résultats indiquent la nécessité d'efforts concertés pour prévenir à la fois l'alcool et la drogue au volant pour tous les groupes d'âge, en particulier chez les personnes âgées".