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QUESTION D'ACTU

1er cas humain d'infection à Taïwan

Grippe aviaire : le nouveau virus H6N1 inquiète les chercheurs

Le premier cas humain d'infection par un virus influenza A(H6N1) a été identifié à Taïwan. Pour les chercheurs, « la question d'une transmission interhumaine » n'est pas exclue.

Grippe aviaire : le nouveau virus H6N1 inquiète les chercheurs Vincent Yu/AP/SIPA




Alors que la grippe aviaire H7N9 est de retour en Chine, avec quatre nouveaux patients diagnostiqués récemment, un autre virus influenza vient de faire son apparition. Il s'agit cette fois-ci du H6N1 ! Le premier cas humain d'infection par ce virus a, en effet, été identifié à Taïwan, selon des résultats publiés dans The Lancet ce jeudi. Avec 139 personnes infectées par le virus H7N9 depuis l'hiver dernier, parmi lesquelles 45 ont perdu la vie, cette nouvelle découverte alarme les chercheurs.

Un virus jamais isolé chez l'homme
Sung-Hsi Wei des Centres for Disease Control à Taipei et ses collègues décrivent le cas d'une femme de 20 ans admise à l'hôpital en mai avec des symptômes grippaux et une infection des voies respiratoires basses. Après deux jours d'un traitement par oseltamivir (Tamiflu) et lévofloxacine, les symptômes de la patiente se sont améliorés. Une dizaine de jours après son admission à l'hôpital, la radiographie pulmonaire indiquait qu'elle était guérie. En séquençant les gènes du virus influenza de la patiente, l'équipe a découvert qu'il s'agissait d'un A(H6N1), une espèce encore jamais isolée chez l'homme. Selon eux, ce virus grippal serait proche d'une souche A(H6N1) de poulet qui circule à Taïwan depuis 1972. Surprenant, car une fois rétablie, la patiente a rapporté n'avoir pas été en contact avec de la volaille dans l'année. 

L'éventualité d'une transmission interhumaine inquiète
Pour les chercheurs, l'absence d'exposition directe à la volaille « soulève la question d'une transmission interhumaine ». Toutefois, l'équipe ne dispose d'aucune preuve pour l'affirmer. Les auteurs notent d'ailleurs qu'aucune transmission d'un virus A(H6N1) par aérosol n'a été décrite entre deux mammifères.
Par ailleurs, selon une enquête portant sur 36 personnes ayant été en contact avec la patiente, six avaient souffert de fièvre ou d'infection respiratoire entre fin avril et début mai. Ces derniers ont également tous indiqué qu'ils n'avaient pas eu de contacts récents avec des volailles. Et, même si les analyses génétiques chez ces « patients contacts » ont toutes écarté une infection par un virus influenza A(H6N1) par la suite, les auteurs précisent que certains d'entre eux étaient déjà guéris lors des analyses.

Une mutation pourrait le rendre plus infectieux chez l'homme
Enfin, le Dr Ho-Sheng Wu, principal auteur de l'étude, confie que « cette souche est peu pathogène, tout en rajoutant que « ce type de virus évolue sans cesse, augmentant à chaque fois le risque d’infections humaines. » Surtout que ce virus (H6N1) présente une mutation (G228S) sur une protéine de sa surface, qui lui permet de se fixer sur les cellules humaines cibles. Cette modification du virus pourrait, en augmentant son affinité pour un récepteur humain des voies respiratoires supérieures, lui permettre de devenir beaucoup plus infectieux pour les humains, reconnaissent les chercheurs. « Dans tous les cas, des investigations complémentaires doivent être conduites pour identifier plus clairement la menace que peut constituer A/H6N1 », conclut l'équipe. 





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