ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Atmosphère : des bactéries résistantes aux antibiotiques identifiées dans les nuages

Environnement

Atmosphère : des bactéries résistantes aux antibiotiques identifiées dans les nuages

Par Diane Cacciarella

Des chercheurs ont découvert que des bactéries résistantes aux antibiotiques étaient présentes dans les nuages et l’atmosphère. 

mrced1/iStock
Des chercheurs ont prélevé des échantillons d’atmosphère au Puy de Dôme, un volcan au centre de la France.
Ils ont découvert qu’il y avait environ 8.000 bactéries par millilitre dans l’atmosphère des nuages.
Parmi elles, les scientifiques ont trouvé 29 sous-types de gènes résistants aux antibiotiques.

"Ces bactéries vivent habituellement sur les feuilles ou dans le sol, explique Florent Rossi, auteur principal d’une étude publiée dans la revue Science of The Total Environment, dans un communiqué. Nous avons découvert que les bactéries [résistantes aux antibiotiques] étaient transportées par le vent jusque dans l'atmosphère et qu'elles pouvaient parcourir de longues distances, et même traverser le globe à haute altitude grâce aux nuages."

Des échantillons de nuages prélevés dans l’atmosphère

Lors de leurs travaux, les scientifiques ont prélevé des échantillons d’atmosphère dans des nuages qui se trouvaient au-dessus du Puy de Dôme, un volcan situé au centre de la France. Ensuite, ils les ont apportés en laboratoire pour les analyser et rechercher des gènes résistants aux antibiotiques. 

Résultat : il y avait entre 330 et plus de 30.000 bactéries par millilitre d'eau, pour une moyenne d'environ 8.000 bactéries par millilitre dans l’atmosphère des nuages. Parmi elles, les scientifiques ont trouvé 29 sous-types de gènes résistants aux antibiotiques.

5 à 50 % des bactéries pourraient être potentiellement actives

En 2015, il y a eu 125.000 infections à bactéries multirésistantes, selon Santé Publique France. Ce phénomène, appelé antibiorésistance, peut être défini comme l’inefficacité du traitement antibiotique sur l’infection bactérienne ciblée. Ainsi, les 29 sous-types de gènes de résistance aux antibiotiques découverts par les chercheurs représentent un "enjeu sanitaire majeur à l'échelle mondiale", précise l'étude.

Néanmoins, parmi toutes ces bactéries découvertes, seuls 5 à 50% de ces micro-organismes pourraient être vivants et potentiellement actifs. "L'atmosphère est très éprouvante pour les bactéries, et la plupart de celles que nous avons trouvées étaient des bactéries environnementales [c’est-à-dire moins susceptibles d'être nocives pour l'homme], indique Florent Rossi. Il n'y a donc aucune crainte à avoir lorsque l'on marche sous la pluie."

Pour savoir précisément d’où viennent ces bactéries, les chercheurs suggèrent un suivi atmosphérique approfondi. Celui-ci permettrait de les localiser mais aussi de "limiter leur dispersion", précisent les auteurs.