En France, 8 millions de personnes souffrent d’une accumulation anormale ou excessive de graisse. Dans les cas d’obésité extrême, les médecins peuvent envisager une chirurgie bariatrique, dont le développement a été rapide dans l’Hexagone (240.000 interventions réalisées entre 2006 et 2014 et 450.000 prévues entre 2006 et 2017). D’après la Haute Autorité de Santé (HAS), cette opération, qui modifie l’anatomie du tube digestif, aide à perdre du poids durablement et à contrôler les pathologies associées.
Obésité : 55.700 patients suivis pendant 10 ans
Parmi les maladies liées à l’obésité qui peuvent être contrôlées, on retrouve les cancers. Dans une récente étude, des chercheurs de l’université Case Western Reserve ont confirmé que la chirurgie bariatrique diminuait le développement des tumeurs chez les patients obèses. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont analysé les dossiers médicaux de plus de 55.700 adultes souffrant d’obésité et ayant subi une chirurgie bariatrique. Les scientifiques les ont comparés à ceux de personnes n’ayant pas bénéficié de l’opération. Ensuite, ils ont cherché à savoir quels facteurs de risques (antécédents de tabagisme, consommation d'alcool, maladies cardiaques, traitements hormonaux et autres comorbidités) jouaient un rôle dans la formation des cancers.
Cancers : 50 % de risque en moins grâce à la chirurgie bariatrique
En dix ans de suivi, 2.206 patients, soit 4 %, ayant subi une chirurgie bariatrique ont développé un cancer lié à l'obésité et 4.960 personnes, soit 8,9 %, n’ayant pas eu recours à la chirurgie ont présenté une tumeur. En clair, cette intervention médicale a réduit de moitié le risque de cancers liés à l’obésité. Selon les résultats, présentés lors du congrès Digestive Disease Week (DDW), la prévalence du cancer du sein, du côlon, du foie et de l'ovaire était statistiquement plus faible dans le groupe ayant été opéré.
"Nous avons besoin de plus de recherches pour comprendre comment la chirurgie bariatrique affecte le risque de cancer, mais les résultats significatifs de cette recherche suggèrent qu’il s’agit d’une piste intéressante pour d’autres études", a conclu le Dr Vibhu Chittajallu, auteur des travaux, dans un communiqué.