Des scientifiques de l’université Anglia Ruskin (Angleterre) ont mis au point un dispositif respiratoire permettant de surveiller son métabolisme à domicile grâce à son haleine. Dans des travaux, publiés dans la revue Journal of the International Society of Sports Nutrition, ils ont testé l’efficacité de cet appareil, appelé "Lumen", qui mesure le pourcentage de dioxyde de carbone (CO2) lorsque l'utilisateur expire.
Haleine : un appareil capable de détecter une hausse du taux de CO2 après un repas
Pour les besoins des recherches, les auteurs ont recruté 12 personnes en bonne santé, qui ont dû manger un petit-déjeuner riche en glucides. Dans le détail, ils ont effectué des mesures respiratoires, à l’aide du dispositif, lorsque les participants étaient à jeun, puis 30 minutes et une heure après le repas.
"Une augmentation du dioxyde de carbone expiré est associée à un plus grand degré d'utilisation des glucides comme source d'énergie, comme le quantifie généralement le quotient respiratoire dans des conditions de laboratoire", a indiqué l’équipe dans un communiqué. Selon les résultats, l'appareil peut ainsi détecter un changement aigu dans l'utilisation des hydrates de carbone, à savoir les glucides.
Suivre les changements métaboliques en cas de modifications alimentaires aiguës
Dans un deuxième temps, les auteurs ont tenté de déterminer si l'appareil pouvait détecter des changements métaboliques lors d'un régime alimentaire normal, puis en réponse à un régime riche ou pauvre en glucides sur une période d'une semaine. Dans le cadre de leur expérience, 27 adultes en bonne santé ont été invités à prendre des mesures respiratoires en utilisant le dispositif Lumen à des moments précis de chaque jour, afin de représenter la façon dont l'appareil peut être utilisé au quotidien.
L’étude a montré que l'appareil pouvait détecter des changements de dioxyde de carbone chez les participants au cours de la semaine en réponse à des modifications alimentaires aiguës, mais qu'il n'est pas précis au jour le jour, ce qui indique qu'il pourrait être mieux adapté à un suivi à plus long terme. "Comme l'appareil ne mesure pas la consommation d'oxygène, il ne peut fournir que des mesures indirectes des fluctuations métaboliques". Cependant, les chercheurs pensent qu'il pourrait tout de même aider les patients à changer leur alimentation, en particulier en ce qui concerne l'apport en glucides.
"Il convient de noter que notre étude n'a été réalisée que sur une courte période, et que des recherches à plus long terme sont donc nécessaires pour évaluer si l'appareil peut détecter les adaptations métaboliques au fil du temps", a déclaré Justin Roberts, auteur des travaux.