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IVG : un congé pour pouvoir avorter «sans honte» ?

Dans une tribune, une trentaine de personnalités réclament la création d'un congé en cas d’interruption volontaire de grossesse.

IVG : un congé pour pouvoir avorter \ Laura Rosina/iStock




L'ESSENTIEL
  • Dans une tribune, 32 personnalités appellent à créer un congé dédié à l’interruption volontaire de grossesse.
  • Pour pouvoir avorter, les femmes doivent "se débrouiller", soit poser une RTT ou se voir accorder un congé maladie qui les pénalise financièrement.
  • Ce congé spécifique permettrait que l’IVG devienne un droit fondamental.

Ces derniers mois, plusieurs entreprises, telles que Carrefour ou les partenaires sociaux de la branche Syntec, ont décidé de mettre en place des jours de congé pour les salariées ayant subi une interruption spontanée de grossesse, à savoir une fausse couche. Une mesure qui permet aux patientes de ne pas être "pénalisées financièrement par la perte de salaire impliquée par la pose d’un arrêt maladie." "Mais quid de l’interruption volontaire de grossesse, pour laquelle il n’existe toujours pas de congé dédié ?", se demandent 32 personnalités, dont des journalistes, des avocates, des artistes et des entrepreneurs, dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche (JDD) le 30 avril.

IVG : les femmes désirant avorter sont pénalisées financièrement

Ils signalent que les femmes ne souhaitant pas poursuivre leur grossesse doivent "se débrouiller" pour s’absenter et pouvoir avorter. "Généralement, quand on avorte c'est le samedi, on se repose le dimanche et on retourne au boulot le lundi. Si on a envie de prolonger un peu pour des raisons psychologiques ou physiologiques, on se débrouille pour avoir un congé maladie, mais on est pénalisée financièrement", a expliqué, à FranceInfo, Edmée Citroën, journaliste et communicante, signataire de la tribune.

L’IVG "conserve un goût d’illicite"

D’après les différentes personnalités, le parcours d’interruption volontaire de grossesse "conserve un goût d’illicite" dans le droit du travail, alors qu’il concerne une femme sur trois. "Dans l’inconscient collectif, près de cinquante ans après sa légalisation, l’IVG résonne encore comme un acte subversif évoquant sexualité débridée ou gestion anarchique de sa fertilité, dans une société qui attend des femmes qu’elles soient organisées et précautionneuses."

Avorter "sans honte ni perte de salaire"

Selon Edmée Citroën, un congé dédié à cet acte médical permettrait que l’IVG devienne un droit fondamental, "qui s’exerce, aujourd’hui encore, clandestinement vis-à-vis de la sphère professionnelle". Elle estime que ce congé spécifique aiderait à changer collectivement la manière de percevoir l’interruption volontaire de grossesse. "Nous voulons que nos filles et petites-filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire", ont conclu les signataires.

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