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Maladie d'Alzheimer

Démence : être bilingue protège du déclin cognitif

Par Sophie Raffin

Parler deux langues aiderait à prévenir la démence plus tard dans la vie.

Oko_SwanOmurphy/istock
Des chercheurs ont démontré qu'être bilingue aide à lutter contre le déclin cognitif en vieillissant.
Les bénéfices sont plus importants si la deuxième langue est parlée tôt dans la vie ou entre 30 et 65 ans.
Les avantages d'être bilingue seraient liés aux changements appropriés et fréquents entre les langues. Cela aiderait à développer un meilleur contrôle cognitif.

Des opportunités professionnelles plus intéressantes, voyager et échanger plus facilement, ouverture d’esprit… Voici quelques-uns des nombreux avantages du bilinguisme. Une étude allemande a découvert un autre bénéfice à parler deux langues : cela réduit les risques de souffrir de démence en vieillissant.

Démence : être bilingue est un facteur de protection

Les chercheurs ont voulu évaluer l'impact du bilinguisme à différentes étapes de la vie sur la capacité cognitive et la structure cérébrale chez les personnes âgées. Ils ont ainsi réuni 746 personnes âgées de 59 à 76 ans. 40 % d'entre elles n'avaient aucun problème de mémoire, tandis que les autres étaient suivies pour des pertes de mémoire ou une confusion. Les volontaires ont été soumis à des tests de vocabulaire, de mémoire, d'attention et de calcul. Il leur était également demandé s’ils étaient bilingues et à quel âge ils parlaient quotidiennement leur seconde langue. 

Les individus qui ont déclaré utiliser leur deuxième langue de 13 à 30 ans ou de 30 à 65 ans ont montré des scores plus élevés sur le langage, la mémoire, la concentration, l'attention et les capacités de prise de décision par rapport à ceux qui n'étaient pas bilingues. Il s’agit ici d’éléments qui aident à ralentir le déclin cognitif en vieillissant.

"Le bilinguisme peut agir comme un facteur de protection contre le déclin cognitif et la démence. En particulier, nous avons observé que parler deux langues quotidiennement, notamment au début et au milieu de la vie, pourrait avoir un effet durable sur la cognition et ses corrélats neuronaux", ont écrit les auteurs dans leur article paru dans Neurobiology of aging.

Jongler entre deux langues développe les compétences cognitives 

Les scientifiques avancent que la capacité des bilingues à basculer entre deux langues est le facteur clé qui les rend meilleurs dans les compétences cognitives telles que le multitâche, la gestion des émotions et la maîtrise de soi. Ce qui protège contre la démence et la maladie d’Alzheimer.

"Les avantages d'être bilingue ne proviennent pas de la simple connaissance du vocabulaire et des règles de la deuxième langue, mais plutôt d'un changement approprié et fréquent entre les langues, ce qui nécessite un contrôle cognitif élevé pour inhiber les interférences potentielles entre les langues", a ajouté l’équipe.