Les antécédents familiaux - c’est-à-dire le fait que la mère ou la sœur soit atteinte du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) - exposent une femme à un risque accru de 30 % de développer cette maladie, selon l’Assurance Maladie. Mais il semblerait que les hommes aient aussi à craindre un facteur génétique avec cette pathologie. D’après une étude publiée dans la revue Cell Reports Medicine, les fils de patientes atteintes du SOPK sont trois fois plus à risque de développer une obésité.
SOPK : il favorise le diabète, le cholestérol et l’obésité
Le SOPK est dû à un dérèglement hormonal qui se caractérise par une production excessive de certaines hormones, en particulier de testostérone. Ce syndrome peut se manifester par des règles irrégulières, une hyperpilosité, de l’acné, une chute de cheveux, ou encore par la présence sur les ovaires d’un très grand nombre de follicules au développement inachevé, source d’infertilité. La maladie est aussi associée à un risque accru de développer certains problèmes de santé comme le diabète de type 2 ou du cholestérol pour les patientes. Mais ce n'est pas tout :
"Nous avons découvert que les fils de femmes atteintes du SOPK ont un risque multiplié par trois d'obésité et de niveaux élevés de "mauvais" cholestérol, ce qui augmente [aussi] le risque de développer une résistance à l'insuline et un diabète de type 2 plus tard dans la vie", explique Elisabet Stener-Victorin, qui a dirigé l’étude, dans un communiqué.
Durant leurs travaux, les chercheurs ont mené des expériences sur des souris. Les femelles étaient traitées avec des hormones pour développer des troubles semblables à un SOPK durant leur grossesse. Leur progéniture mâle était ensuite étudiée par les scientifiques. "Nous avons pu constater que ces souris mâles avaient plus de tissus adipeux, des cellules graisseuses plus grosses et un métabolisme de base désordonné, malgré une alimentation saine”, explique Elisabet Stener-Victorin.
SOPK : des conséquences pouvant impacter jusqu’à 3 générations
À partir de ces rongeurs mâles, les scientifiques ont étudié l’impact du SOPK sur plusieurs générations. Ainsi, ils ont observé les mêmes résultats jusqu’à trois générations. “Des niveaux élevés d'hormones mâles [la testostérone] chez la femme pendant la grossesse pouvait causer des problèmes de santé à long terme chez la progéniture mâle, indique Qiaolin Deng, l’un des auteurs. Leur tissu adipeux, leur métabolisme et leur fonction de reproduction se détériorent, ce qui affecte ensuite les générations futures.”
Pour l’instant, il n’existe aucun traitement curatif du SOPK. Les seules solutions proposées aux patientes visent à réduire les symptômes et provoquer une ovulation si une grossesse est désirée.