Dès l’âge de 8 ans, les premiers symptômes du dysfonctionnement cognitif canin peuvent apparaître chez les chiens, selon la Société Protectrice des Animaux (SPA) de Lyon. Ce trouble est comparable à la maladie d’Alzheimer chez l’Homme... mais à quel point ? Des chercheurs se sont intéressés aux similitudes des deux pathologies. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Frontiers in Veterinary Science.
Dysfonctionnement cognitif canin : des troubles du sommeil repérés...
Pour leur étude, les scientifiques ont suivi 28 chiens femelles et mâles, de race ou croisés, qui avaient entre 10,4 et 16,2 ans. Leurs propriétaires ont rempli un questionnaire afin d’évaluer la gravité des symptômes du dysfonctionnement cognitif canin. Il s’agissait notamment de la désorientation, du comportement social et des problèmes d’hygiène à la maison. Les chercheurs ont également examiné les animaux. Résultats : huit chiens (soit 28,5 %) étaient classés comme normaux. Les autres avaient un dysfonctionnement cognitif canin léger (8), modéré (4) et sévère (8).
L'équipe a ensuite fait passer à leurs participants à 4 pattes des tests de polysomnographie visant à analyser leur sommeil. Durant l’après-midi, ceux-ci pouvaient faire une sieste et des électrodes mesuraient leurs ondes cérébrales, l'activité électrique de leurs muscles et de leur cœur ainsi que les mouvements de leurs yeux. Si, avant la fin des deux heures prévues, les chiens devenaient anxieux, tentaient de quitter la pièce ou retiraient les électrodes, les examens étaient stoppés.
Les données ont montré que les chiens ayant les déclins cognitifs les plus importants et qui avaient de moins bons résultats pour résoudre des problèmes logiques, ont mis plus de temps à s’endormir. De plus, leurs ondes cérébrales indiquaient un sommeil moins profond et de moins bonne qualité.
... comme chez l'Homme
Les scientifiques en ont ainsi conclu que les chiens atteints de dysfonctionnement cognitif canin présentaient les mêmes symptômes au niveau du cycle et de la qualité de sommeil que ceux observés chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Néanmoins, n’ayant mené leurs expériences que durant l’après-midi, ils ne savent pas si leurs résultats seraient aussi valables pour le sommeil nocturne.
À l’avenir, les chercheurs comptent poursuivre leurs travaux en suivant des chiens plus longtemps, de l’âge adulte à sénior. L’objectif est de voir s’il existe, au niveau du sommeil et de l’activité électrique du cerveau, des marqueurs précoces de futurs dysfonctionnements cognitifs.