Pour de nombreuses maladies, leur évolution et leur pronostic sont bien meilleurs si elles sont prises en charge tôt. Il est ainsi important de les détecter à un stade précoce. Et il semblerait possible de grandement progresser sur ce point pour plusieurs pathologies.
Des chercheurs de l’University College London (UCL) assurent que certaines pourraient être diagnostiquées jusqu'à près de 10 ans plus tôt qu'elles ne le sont actuellement.
Maladies chroniques : le recours aux soins change des années avant le diagnostic
Des travaux précédents ont montré que les personnes atteintes d’un cancer consultent davantage les professionnels de santé au cours des semaines, des mois, voire des années avant que la tumeur soit repérée. Ce changement détectable indique la fenêtre de diagnostic. C'est-à-dire le moment où le diagnostic peut théoriquement être possible.
L’équipe britannique a voulu déterminer si ce phénomène était aussi visible chez d’autres maladies. Elle a, pour cela, repris 27 études contenant des indications sur l'utilisation des soins médicaux des personnes avant que leurs problèmes de santé ne soient identifiés.
Les scientifiques ont découvert que, pour les pathologies chroniques telles que Parkinson, la maladie cœliaque, la schizophrénie et les maladies inflammatoires de l'intestin (y compris celle de Crohn), le recours à des soins a augmenté des années avant le diagnostic. Ainsi par exemple, la fenêtre de diagnostic de la colite ulcéreuse est de neuf ans.
“Ce qui suggère qu'un diagnostic beaucoup plus précoce pourrait être possible pour certains patients”, indiquent les experts dans un communiqué de leur établissement.
Pour les affections à début relativement aigu comme la tuberculose et l'encéphalite herpétique (infection causée par le virus herpès simplex), le changement n'intervient que peu de temps avant le diagnostic : entre 1 et 6 mois.
Une “fenêtre de diagnostic” précise favorisera la détection précoce de maladie
L’étude publiée dans la revue British Journal of General Practice confirme que le cancer n’est pas la seule pathologie entraînant des changements dans l’usage des soins de santé avant le diagnostic. Emma Whitfield de l’UCL, qui a dirigé les travaux, estime que “si des améliorations peuvent être apportées au processus de diagnostic, il est possible de diagnostiquer plus tôt certains patients atteints de ces conditions."
Mais avant de parvenir à cela, d’autres recherches sont nécessaires. "La prochaine étape consiste à analyser des ensembles de données complets pour déterminer la longueur de ces fenêtres de diagnostic avec plus de certitude”, explique la spécialiste. "Des informations plus détaillées sur le type de changements dans l'utilisation des soins de santé avant le diagnostic peuvent fournir de nouvelles pistes d'enquête sur la manière dont un diagnostic plus précoce pourrait être réalisé”, conclut-elle.