2.750 euros en moyenne par patient : voici le montant moyen des dépenses de santé des Français en 2018, selon le rapport publié le 5 mai 2023 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Toutefois, il existe des disparités entre les départements.
Dépenses de Santé : la Corse et les départements du centre en haut du classement
Selon les calculs de l’organisme, la Haute-Corse enregistre la plus forte dépense de santé par habitant du pays avec 3.550 euros (+29 % par rapport à la moyenne nationale). Vient ensuite sa voisine, la Corse du sud (+27 %).
Les frais moyens les plus élevés se trouvent ensuite dans les départements ruraux du centre (Cantal et Creuse en tête, respectivement +21 % et +19 %) et du nord-est de la France métropolitaine (Meuse, Haute-Marne, Haute-Saône). Les habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la Martinique et la Guadeloupe ont aussi des dépenses importantes.
A l’inverse, la facture de soins la plus basse est en Loire-Atlantique (2.290 euros ; -17 %) et en Ille-et-Vilaine (-17 %). On peut aussi citer le Rhône-Alpes (notamment en Haute-Savoie, -16 %), la Guyane (-16 %) et l’Île-de-France (-12 % dans le Val-d’Oise par exemple).
"Ces différences s’expliquent d’abord par les structures démographiques de chaque département, la demande de soins étant fortement liée à l’âge et notablement au sexe", indique la DRESS.
Dépenses de santé : les causes des disparités
Le rapport note que les dépenses de santé sont un peu plus élevées dans les départements où le taux de pauvreté est le plus important. "En effet, les patients les plus précaires sont susceptibles d’avoir davantage besoin de soins, même s’ils sont également les plus concernés par le renoncement aux soins", précise l'organisme.
Toutefois, les départements les plus aisés ainsi que ceux où l’offre de soins est importante peuvent aussi accumuler les factures médicales en raison d’un accès au soin plus aisé. "Un niveau de vie plus important peut en effet permettre de diminuer le renoncement aux soins, voire d’augmenter la propension à payer pour de meilleurs délais ou un choix plus sélectif de professionnels, via des dépassements d’honoraires", explique la Dress.
Par ailleurs, les modulations géographiques des tarifs réglementaires de soins et biens médicaux dans certains départements (DOM, Ile-de-France et Corse) peuvent contribuer aux disparités régionales. "Dans les DOM en particulier, elles s’appliquent aux séjours hospitaliers et aux soins de ville, et pourraient à elles seules, par leur ordre de grandeur, expliquer le surcroît de dépenses de santé observé" révèle l'enquête.