Nous avons hérité d’une partie du patrimoine génétique de l'homme de Néandertal qui affecte la forme de notre nez. C’est ce qu’a récemment révélé une équipe internationale de chercheurs. Afin de parvenir à cette conclusion, elle a mené une étude publiée dans la revue Communications Biology. Pour les besoins de leurs travaux, les scientifiques ont utilisé les données de plus de 6.000 volontaires provenant d'Amérique latine. Ils ont comparé les informations génétiques des participants à des photographies de leurs visages, en examinant plus particulièrement les distances entre certains points du visage, tels que le bout du nez ou le bord des lèvres, afin de voir comment les différents traits du visage étaient associés à la présence de différents marqueurs génétiques.
Le gène ATF3 contribue à une plus grande hauteur du nez
Les auteurs ont identifié 33 régions du génome associées à la forme du visage, dont 26 ont pu être retrouvées dans des comparaisons avec des données provenant d'autres ethnies et portant sur des participants d'Asie de l'Est, d'Europe ou d'Afrique. Dans une région du génome en particulier, appelée "ATF3", l’équipe a constaté que plusieurs adultes ayant des ancêtres amérindiens (ainsi que d'autres personnes ayant des ancêtres venant d'Asie de l'Est) possédaient du matériel génétique dans ce gène hérité des Néandertaliens. "Nous constatons que la voie introgressée (à savoir le flux de gènes d'une espèce vers une autre) augmente la hauteur du nez", peut-on lire dans les résultats.
Un gène "pour aider les êtres humains à s'adapter à des climats plus froids"
Selon les chercheurs, cette région génétique présente des signes de sélection naturelle, ce qui suggère qu'elle a conféré un avantage aux porteurs de ce matériel génétique. "Comme notre nez nous aide à réguler la température et l'humidité de l'air que nous respirons, différentes formes de nez peuvent être mieux adaptées aux différents climats dans lesquels vivaient nos ancêtres. Le gène que nous avons identifié ici pourrait avoir été hérité des Néandertaliens pour aider les êtres humains à s'adapter à des climats plus froids lorsque nos ancêtres ont quitté l'Afrique", a déclaré Qing Li, auteur de l’étude, dans un communiqué.