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Obésité

Sodas : augmenter les prix fait baisser la consommation

Par Arnaud Aubry

Augmenter les prix des sodas et afficher le terme "hypercalorique" fait baisser les ventes de ces produits, montre une étude présentée au congrès de l'obésité d'Atlanta. 

SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Il semble que les techniques utilisées pour lutter contre la consommation de tabac fonctionnent aussi pour les sodas. Une étude menée par Jason P. Block, de l'école de médecine de Harvard a montré l'influence du prix et de l'affichage du caractère« hypercalorique » de ces boissons, sur les ventes. « Une augmentation d'1% par once (environ 28 grammes) du prix des boissons hypercaloriques a entraîné une chute de 16 % des ventes de ces boissons, accompagnée par une augmentation de 26 % des ventes de boissons non-caloriques sur une durée de 3 mois » a ainsi expliqué Jason Block lors de la conférence Obesity Week qui a eu lieu du 11 au 16 novembre à Atlanta (Etats-Unis).


Un report des ventes sur les boissons moins caloriques

Comme le rapporte le site MedPage, peu de recherches avaient été menées jusqu'à présent pour savoir si des « modifications intervenant sur le point de vente » (prix, affichage explicite du contenu des boissons) pouvaient inciter les personnes obèses à se détourner de ses boissons. Block et ses collègues ont donc mis au point une étude dans la cafétéria d'une institution financière servant 900 clients par jour. La première phase a consisté à augmenter le prix des boissons contenant 150 calories ou plus pendant un mois, suivi de 2 mois d'observation aux prix initiaux. La seconde phase a ensuite consisté à changer l'affichage des boissons vendus pour mieux refléter leur contenu calorique. Les boissons ont été classées en trois groupes : zéro calorie, peu calorique et hypercalorique.

L'augmentation des prix a donc entraîné une augmentation substantielle des ventes des boissons non-caloriques (de 151 par jour à 190) et une chute des ventes de boissons hypercaloriques (de 99 par jour à 83). Surtout, la période d'observation de deux mois qui a suivi l'augmentation des prix a montré la continuation de l'augmentation des ventes de boissons non-caloriques, qui s'est ensuite stabilisée.

Les résultats de cette étude n'ont certes pas encore été publiée dans une revue scientifique mais ils demeurent néanmoins très intéressants. Patrick O'Neil, docteur à l'université de Médecine de Caroline du Sud a ainsi commenté l'étude lors d'une conférence de presse : « Cette étude suggère que de petits ajustements dans la présentation ou le prix pourraient avoir des effets positifs et très importants sur le comportement des consommateurs ».