ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Cancer : un traitement dans l'enfance endommage le coeur

Congrès américain de cardiologie

Cancer : un traitement dans l'enfance endommage le coeur

Par Arnaud Aubry

Cinq ans après avoir été traités par un cancer dans l'enfance, des adolescents risquent de développer des maladies cardiaques. Ils doivent être suivis de près par un cardiologue. 

SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA

Les adolescents ayant survécu à un cancer étant enfant montrent des changements artériels qui pourraient favoriser des artérioscléroses et plus globalement des maladies cardio-vasculaires prématurées, selon une nouvelle étude présentée lors du congrès de l'American Heart Association 2013 (l'association américaine du cœur). Les résultats tendent à montrer que les médecins devraient surveiller les patients plus tôt, et gérer les facteurs de risque pour des maladies du cœur quand les patients sont encore jeunes, comme l'a ainsi expliqué Donald R. Dengel, professeur l'Université du Minnesota lors d'une présentation à l'AHA.


Ces maladies cardiaques peuvent apparaître « des décennies » après que le cancer ait été soigné. Des études avaient d'ailleurs déjà démontré que ces enfants, devenus adultes, étaient plus à risque de développer des troubles cardiovasculaires. Mais, cette étude met en évidence que la fonction cardiaque est parfois endommagée plus tôt, au moment de l'adolescence, cinq ans à peine après que le diagnostic de cancer ait été posé. 


Diminution de 9 % de la santé artérielle

Afin de mettre en évidence ces résultats, le professeur Dengel a mesuré la rigidité, l'épaisseur et le fonctionnement des artères de 319 filles et garçons, âgés de 9 à 18 ans , et qui avaient survécu au moins 5 ans à une leucémie ou une tumeur cancéreuse. Les résultats de ces patients ont été comparés à ceux de 200 de leurs frères et sœurs qui n'avaient pas eu de cancer. Résultats : les enfants ayant survécu à un cancer ont plus de chance de subir un déclin du fonctionnement de leurs artères, que leurs frères et sœurs n'ayant pas développé de cancer. Les chercheurs ont également trouvé que les enfants ayant survécu à une leucémie subissaient une diminution de 9 % de leur santé artérielle à la fin de leur chimiothérapie, en comparaison avec les enfants n'ayant pas eu de cancer.

Une surveillance cardiaque rapprochée

« Sachant ce risque accru, les enfants qui ont survécu à un cancer devraient opérer des changements dans leur manière de vivre afin de faire baisser ce risque de développer des maladies cardio-vasculaires, » a insisté le principal auteur de l'étude. « Les services de santé qui s'occupent des enfants ayant survécu à un cancer traité par chimiothérapie devraient surveiller les facteurs de risques immédiatement après la fin de la thérapie de leurs patients » a-t-il ajouté.

 

Consultez notre ouvrage vidéo numérique,

seule une création de compte est requise pour y accéder.