Un nouveau régime pourrait faire son apparition pour combattre l’obésité. Une alimentation végétarienne ou végétalienne aiderait en effet à perdre plus de poids qu’être omnivore. C’est le résultat d’une étude présentée ce 17 novembre, par des chercheurs de l’université de Caroline du Sud (Etats-Unis) lors de la rencontre annuelle de la société savante sur l'obésité, l'Obesity Week 2013.
De l’omnivorisme au végétalisme
63 patients en surpoids ou obèses ont participé à cette étude de 6 mois. Ils ont été séparés en 5 groupes avec chacun des consignes alimentaires différentes mais une constante : choisir des aliments à faible teneur en graisse et en sucre, sans pour autant réduire le nombre de calories consommées. Les « omnivores » consomment de tout. Les « semi-végétariens » doivent limiter la consommation de viande rouge et de volaille. Les « pesco-végétariens » ne mangent que du poisson. Les « végétariens » peuvent quant à eux ne consommer aucun produit animal hormis des œufs et des produits laitiers. Les « végétaliens » doivent se limiter aux végétaux (graines, haricots, fruits, légumes).
Au cours des deux premiers mois, les participants se sont tenus à ces régimes. Pour les quatre derniers, ils ont pu ajouter les aliments qu’ils souhaitaient à leur régime. Les groupes de végétariens et de végétaliens se sont rencontrés toutes les semaines. Les omnivores se sont rencontrés tous les mois, avec une newsletter hebdomadaire et une correspondance par email. Tous ont reçu des informations diététiques et un livre de recettes.
5% de perte de poids pour les végétariens
D'après les résultats de cette étude, une alimentation faible en viande est synonyme d’une meilleure perte de poids. Après deux mois de régime, les végétariens et végétaliens ont de meilleurs résultats que les omnivores. Les premiers ont perdu 5% de leur masse corporelle contre 2% pour les derniers. Les pesco-végétaliens ne sont pas en reste : ils ont perdu 4% de leur masse corporelle. L’écart se creuse après 6 mois : alors que les omnivores plafonnent à 3% de perte, les végétariens sont à -8% et les végétaliens à -6%. Les pesco-végétariens eux stagnent à -4%. Les végétaliens et végétariens sont aussi ceux qui enregistrent la plus grosse baisse du taux de cholestérol.
Selon le Dr Brie Turner-McGrievy, principal chercheur, ces découvertes orientent vers une consommation végétarienne ou végétalienne « en prévention et en traitement de l’obésité et des maladies chroniques qui lui sont liées. » L’équipe souligne aussi que, plus qu’un régime, il s’agit d’un mode d’alimentation différent. Aucun participant n’a cherché à réduire son apport calorique. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de cette recherche : elle met en valeur une façon plus facile et moins contraignante de mincir. Une alimentation qui se concentre sur des produits peu gras et peu sucrés améliore la fonction métabolique et stimule la perte de poids. Elle protège également mieux d’un diabète de type 2, de certains cancers et alonge l'espérance de vie.
Des « triches » anodines
Lors de la présentation de cette étude, certains experts ont toutefois émis des réserves. En choisissant certains types d’aliments, faibles en graisses et en sucres, il est possible de limiter l’apport en calories, ce qui expliquerait la perte de poids. Par ailleurs, l'adhérence à ces régimes n'a pas été parfaite. 90% des participants ont tenu bon pendant deux mois et 80% six mois. Mais la moitié d'entre eux seulement a respecté strictement son régime. Seuls les végétariens l’ont bien suivi avec 80% d'adhérence.
Les chercheurs évoquent une « triche » anodine : les végétaliens ajoutaient « un peu de parmesan » à leurs repas, les végétariens « un peu de poisson » et les semi-végétariens « un peu de viande rouge. » Cette série de « un peu » a d'ailleurs poussé les chercheurs à étudier d’autres modes d'alimentation possibles. Une étude plus large et plus longue sera nécessaire. Elle permettra d'avoir une idée plus précise des aliments qui stimulent la perte de poids, et d'émettre des recommandations alimentaires définies.