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Journée Mondiale des toilettes

2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à des toilettes propres

Par Audrey Vaugrente

L’OMS rappelle qu’un tiers de la population ne bénéficie pas de toilettes dignes de ce nom. Cela pose des problèmes graves d'hygiéne.

Eye Ubiquitous / Rex Fe/REX/SIPA
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2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à des toilettes saines et propres. C’est le constat que dresse l’Organisation des Nations Unies (ONU) à l’occasion de la Journée Mondiale des toilettes, ce 19 novembre. On trouve aujourd’hui des toilettes de tout genre… au point d’oublier l’objectif principal : pouvoir faire ses besoins dans l'intimité, en sécurité et propreté.

 

Défécations en plein air

Selon la World Toilet Organisation, nous effectuons 2 500 passages aux toilettes chaque année, à raison de 6 à 8 fois par jour. Cela représente environ trois ans de notre vie et une dépense annuelle de 35€. Les femmes seraient par ailleurs deux fois plus longues à effectuer cette visite que les hommes (2 mn 30 à 3 mn contre 1 mn 24 à 1 mn 53).

 

Au-delà de ces chiffres amusants existe une réalité bien plus sinistre: 1,1 milliard d’individus font leurs besoins en plein air. L’objectif de cette édition 2013 de la Journée Mondiale des toilettes est d’éradiquer cette situation et de renforcer la gestion de l’eau. Car des toilettes sales ou une défécation en plein air sont synonymes de maladies. « En agissant ensemble – et moyennant une discussion ouverte et franche sur l’importance des toilettes et de l’assainissement – nous pouvons améliorer la santé et les conditions de vie d’un tiers de l’humanité »,a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon.

 

Hygiène, violences sexuelles…

Chaque jour, 2 000 enfants dans le monde meurent de maladies diarrhéiques. Selon l’ONG Water Aid, 50 personnes meurent chaque jour en Afrique subsaharienne faute de toilettes. La faute revient à un système d’assainissement exécrable si l'on en croit l'ONU. L’OMS estime que sur les 1 300 décès quotidiens dans la région,  88% sont liés à des maladies diarrhéiques causées par de mauvaises conditions aux services d’eau, d’hygiène et d’assainissement. Faire ses besoins en plein air pose un problème d’hygiène : cela favorise la transmission de germes et de maladies graves, comme le choléra (le vibrion cholérique est présent dans les excréments). 

 

L’absence de toilettes dignes de ce nom est aussi la cause de problèmes plus globaux. Les populations vulnérables (handicapés et femmes) sont davantage exposées aux violences sexuelles, affirment les Nations Unies. Aussi étonnant que cela puisse paraître, dans les pays en développement, les filles ne poursuivent pas leurs études après leur puberté principalement parce que les toilettes ne sont pas privées.

 

Et les toilettes publiques ?

La mairie de Paris, elle, adopte un ton plus léger à l’occasion de cette Journée Mondiale des toilettes. L’an dernier, un sondage révélait que 77% des Français jugeaient les toilettes publiques trop sales. La mairie souligne que malgré tout, les lieux d’aisance parisiens sont plus prisés que la tour Eiffel. La Dame de fer collectionne 6 à 7 millions de visiteurs par an. Les WC publics en accueillent 13,1 millions, soit 90 visites quotidiennes. Pour mieux aiguiller les touristes et parisiens, la mairie lance une application mobile : « Où faire pipi à Paris ? »