Qui dit journées plus longues, chaudes et ensoleillées, dit aussi retour de la saison des barbecues. Mais attention, ces appareils, utilisés pour faire griller des aliments en plein air et fonctionnant généralement au charbon de bois, pourraient libérer des substances chimiques, appelées "hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)". Ces particules, pouvant aussi provenir de la consommation de tabac, se forment lors de la combustion de substances, telles que le charbon, le pétrole, le gaz et le bois, ainsi que lors de la cuisson à la flamme de la viande et d'autres aliments. Selon des chercheurs de la Cleveland Clinic, elles augmenteraient le risque de développer la polyarthrite rhumatoïde.
Mesurer la quantité d’hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l’organisme
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont réalisé une étude publiée dans la revue BMJ Open. Ils ont recruté 21.987 personnes, dont 1.418 patients qui souffraient de polyarthrite rhumatoïde et 20.569 adultes qui n’en étaient pas atteints. Des échantillons de sang et d'urine ont été prélevés pour mesurer la quantité totale d'hydrocarbures aromatiques polycycliques, de produits chimiques utilisés dans la fabrication des plastiques et de divers produits de consommation ainsi que de composés organiques volatils (COV) dans l'organisme.
Barbecues : l'hydroxynaphtalène est lié à un risque plus élevé de polyarthrite rhumatoïde
D’après les résultats, le risque de développer la polyarthrite rhumatoïde était accru chez les participants présentant les niveaux les plus élevés de HAP, indépendamment du fait qu'ils soient d'anciens fumeurs ou des fumeurs actuels. Après avoir pris en compte d’autres facteurs, notamment l'apport en fibres alimentaires, l'activité physique, le tabagisme, les revenus, le niveau d'éducation, l'âge, le sexe et le poids des volontaires, un seul HAP, appelé l'hydroxynaphtalène, était fortement associé à un risque plus élevé (80 %) de développer cette maladie articulaire inflammatoire et chronique. Une analyse plus poussée a montré que le niveau d'HAP détecté dans le corps représentait 90 % de l'effet total du tabagisme sur le risque de polyarthrite rhumatoïde, selon les auteurs.
"Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont omniprésents dans l'environnement"
"À notre connaissance, il s'agit de la première étude à démontrer que les HAP sont non seulement à l'origine de la majeure partie des liens entre le tabagisme et la polyarthrite rhumatoïde, mais qu'ils y contribuent également de manière indépendante. Ceci est important car les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont omniprésents dans l'environnement, proviennent de diverses sources et sont mécaniquement liés par le récepteur des hydrocarbures aryliques. (…) Si les niveaux de HAP ont tendance à être plus élevés chez les adultes qui fument, les autres sources d'exposition aux HAP comprennent les environnements intérieurs, les gaz d'échappement des véhicules à moteur, le gaz naturel, la fumée des feux de bois ou de charbon, les fumées des routes asphaltées et la consommation d'aliments grillés ou carbonisés", a conclu l’équipe dans un communiqué.