Compte tenu de la difficulté parfois à faire arrêter les “totottes” aux enfants, de nombreux jeunes parents essayent de ne pas donner de tétine à leur bébé. Pourtant, cet objet semble avoir un bénéfice allant au-delà d’aider à assouvir les besoins de succion du tout-petit.
Des chercheurs de l’université de Montpellier assurent dans un article paru dans Pediatric Allergy and Immunology que les tétines réduisent les risques de souffrir d’allergie alimentaire en grandissant.
Les bébés qui ont une tétine ont moins d’allergies alimentaires
L’équipe a repris les données de la cohorte mère-enfant EDEN qui compte près de 1.800 nourrissons. Les enfants, nés dans les maternités des CHU de Nancy et Poitiers entre mai 2003 et juillet 2006, ont été suivis pendant cinq ans. De nouveaux examens ont été conduits à 8 et 10-13 ans.
En utilisant le questionnaire rempli au premier anniversaire des petits participants, les scientifiques ont noté que 58,8 % d’entre eux avaient eu une tétine au cours des 12 premiers mois de leur vie. De plus, durant la même période, 6,3 % des bébés avaient eu des réactions allergiques après avoir mangé certains aliments comme le poisson ou les œufs. Après avoir comparé l’incidence des troubles en fonction de l’utilisation de la "tototte", les chercheurs ont mis en évidence que l’usage de l’objet a un effet protecteur contre les allergies alimentaires sur les enfants.
Allergie alimentaire et tétine : l’explication serait dans… la bouche des parents
Pour les scientifiques, l’effet protecteur ne proviendrait pas de la tétine en elle-même, mais plutôt des habitudes des mamans et des papas. En effet, de nombreux parents ont le réflexe de “nettoyer” les totottes de leur enfant en les suçant eux-mêmes. Cela entraînerait un transfert de leur microbiome salivaire au bébé qui profiterait alors d’une protection accrue contre le risque de développer des allergies alimentaires.
Des travaux présentés en 2018 s’appuyaient sur une hypothèse similaire pour expliquer les cas d’allergies, d’eczéma et d’asthme moins nombreux chez les enfants ayant eu cet accessoire pendant leurs très jeunes années.
Néanmoins, les chercheurs estiment que des recherches supplémentaires - notamment sur la composition du microbiome des bébés - sont nécessaires pour confirmer leur hypothèse.