Au Royaume-Uni, une technique de fécondation in vitro innovante a été utilisée pour concevoir un bébé avec l'ADN de ses deux parents ainsi que celui d'une donneuse. L'enfant est né en bonne santé. L'événement vient d'être rapporté par le journal The Guardian. Cette méthode, appelée MDT (mitochondrial donation treatment), offre de nouveaux espoirs pour les personnes atteintes de maladies mitochondriales, des pathologies génétiques incurables qui touchent de nombreuses personnes dans le monde. Ces maladies peuvent se traduire par la perte de la vue ou de l'ouïe, des troubles cognitifs ou des problèmes respiratoires.
Des maladies liées à des mutations de l'ADN mitochondrial
La technique de MDT a été développée pour la première fois en Grande-Bretagne dans les années 2000, afin de fournir une alternative aux femmes atteintes de maladies mitochondriales transmises d'une génération à l'autre. Les maladies mitochondriales sont causées par des mutations de l'ADN mitochondrial, qui ont un impact sur la capacité des cellules à produire de l'énergie.
Le bébé porte l'ADN des deux parents et celui de la donneuse
La technique de MDT consiste à prélever l'ovule de la mère et à retirer son noyau, puis à l'implanter dans un ovule de la donneuse, dont le noyau a été retiré préalablement. Ce nouvel ovule, contenant le matériel génétique de la mère et celui de la donneuse, est ensuite fécondé in vitro avec le sperme du père, puis l'embryon est implanté dans l'utérus de la mère. Le bébé issu de cette procédure porte donc l'ADN de ses deux parents ainsi que celui de la donneuse, ce qui permet de prévenir la transmission des maladies mitochondriales.
Une technique controversée
La technique de MDT a été controversée depuis sa création, car elle implique une modification génétique. Elle crée une modification dans l'ADN mitochondrial qui sera transmise aux descendants. Malgré tout, elle est autorisée dans certains pays, notamment au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Mexique. Les défenseurs de cette technique soulignent que les avantages pour les parents porteurs de maladies mitochondriles et leur descendance surpassent les risques.
Le premier bébé conçu avec l'ADN de trois personnes est né en 2016
Le premier bébé conçu avec la technique MDT est né en 2016 au Mexique. Les parents porteurs de maladies mitochondriales ont vu dans cette technique l'espoir de concevoir un enfant en bonne santé. Elle ouvre en effet de nouvelles perspectives pour ces personnes qui ont longtemps cherché des moyens de prévenir la transmission de ces pathologies d'une génération à l'autre. Elle permet aux parents d'avoir un enfant sans le risque qu'il soit porteur de la maladie.