C’est un cancer rare dont on parle peu : le cancer du pénis. Selon Santé publique France, 449 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2018. Cette faible incidence a pour conséquence un petit nombre de recherches scientifiques réalisées sur cette maladie. Une équipe du International Rare Cancers Initiative souhaite y remédier. Jeudi 11 mai, ses membres ont annoncé avoir lancé un essai clinique sur le cancer du pénis.
Cancer du pénis : 100 patients recrutés pour la plus vaste étude jamais réalisée
"Moins d'un cas pour 100.000 hommes est diagnostiqué chaque année dans les pays développés comme les États-Unis et le Royaume-Uni", ajoutent les auteurs dans un communiqué. "Cette rareté signifie que beaucoup moins d'essais cliniques ont été développés pour guider son traitement, et dans la plupart des cas, seul un petit nombre de patients ont été inclus." Pour cette nouvelle recherche, baptisée International Penile Advanced Cancer Trial (InPACT), ils viennent de recruter le 100e participant. "C’est un accomplissement historique, le plus grand nombre de patients jamais recruté pour une étude clinique prospective unique concernant cette maladie", se félicitent-ils. Mais les scientifiques ne comptent pas s’arrêter là, ils souhaitent recruter 200 participants pour que les résultats de cette étude puissent "changer pour toujours la façon dont cette maladie est soignée".
Comment est soigné le cancer du pénis ?
Aujourd’hui, le traitement du cancer du pénis passe généralement par une opération chirurgicale pour retirer la tumeur. "Des traitements par laser ou par radiothérapie peuvent cependant parfois être utilisés dans les cas de cancer de petite taille, indique le CHU de Reims. Le type précis de traitement qui sera utilisé dépend souvent de l’étendue du cancer." Plus le cancer est étendu, plus il sera difficile de préserver la longueur du pénis dans son intégralité. Une chimiothérapie peut aussi être prescrite soit par voie orale soit par voie locale. D’après Santé Publique France, la survie nette à 5 ans est de 79 % pour les hommes de 50 ans atteints d’un cancer du pénis, et de 60 % pour ceux âgés de 80 ans. Généralement, la maladie est diagnostiquée entre 60 et 70 ans.
Cancer du pénis : savoir le repérer pour augmenter les chances de guérison
Comme pour tous les cancers, plus le diagnostic est réalisé tôt, plus les chances de guérison sont importantes. Si certains hommes n’ont aucun symptôme du cancer du pénis, d’autres peuvent être alertés par certains signes. Le CHU de Reims cite : une modification de la peau du pénis, des lésions similaires à des verrues, des croûtes, un épaississement du pénis, des écoulements persistants et malodorants ou encore un gonflement des ganglions au niveau des plis de l’aine. "Certains hommes, trouvant cela gênant, évitent de parler de ces symptômes à leur médecin, constate le CHU de Reims. (…) Bien qu’ils ne soient pas systématiquement le signe d’un cancer du pénis, il est important de signaler à votre médecin tout changement au niveau de votre pénis."