Quelles ont été les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur les personnes fragiles ? Des chercheurs de l’université de Tohoku, au Japon, se sont posés la question. Ils ont mené une étude pour observer les effets des mesures d’isolement sur la santé mentale de personnes atteintes de démence. Dans Journal of Alzheimer’s Disease Reports, ils expliquent qu’elles ont été exposées à un risque plus élevé d’anxiété et de dépression.
Démence : la diminution des interactions sociales met en péril la santé mentale
L'équipe a analysé les données de plus de 4.500 participants âgés, récoltées entre 2018 et 2021. Leur objectif était de comprendre les liens entre la participation à des activités sociales et la santé mentale chez les personnes atteintes de démence au cours de la pandémie. Ils souhaitaient notamment mesurer l’impact des mesures de distanciation sociale et des confinements.
Les différentes analyses réalisées ont montré un risque accru de symptômes dépressifs et d'anxiété chez les personnes âgées atteintes de démence avant et pendant la pandémie de Covid-19. "Le niveau global des symptômes dépressifs a augmenté entre 2019 et 2020 en raison de l'apparition de la pandémie et des changements de mode de vie induits par les restrictions", notent les auteurs. Selon eux, le manque d’interactions sociales était associé à ces différents symptômes.
Covid-19 : pourquoi les personnes atteintes de démence sont particulièrement vulnérables face à l’isolement ?
"Les personnes âgées atteintes de démence peuvent éprouver une détresse psychologique chronique en raison de leur dépendance aux soins dans la vie quotidienne, accentuée par des changements rapides de mode de vie et par la réduction des contacts sociaux en 2020", observent les auteurs. En effet, les personnes atteintes de démence tirent de nombreux bénéfices de la participation à des activités sociales : cela leur procure un sentiment de continuité et améliore leur qualité de vie. L’Organisation mondiale de la Santé rappelle en effet qu’il n’existe pas de remède contre la démence, mais qu’il est possible d’agir "pour aider à la fois les personnes qui vivent avec la maladie et celles qui les soignent". Selon l’organisation, l’amélioration de la qualité de vie des malades passe notamment par le maintien d’une activité physique, mais aussi par la participation à des activités et des interactions sociales qui "stimulent le cerveau et maintiennent les fonctions quotidiennes". Or, les mesures prises pendant la pandémie ne permettaient pas de maintenir ce type d’activité.
Selon l’OMS, plus de 55 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, et c’est l’une des principales causes de dépendance.