Ce n’est pas un effet psychologique mais bien physique. Les inégalités entre les hommes et les femmes impactent le cerveau de ces dernières en réduisant l’épaisseur de leur cortex cérébral, un tissu organique aussi appelé substance grise, au niveau de l’hémisphère droit. C’est la conclusion d’une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Dans les pays inégalitaires, l’épaisseur du cortex des femmes est plus petite
Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont analysé 7.876 Imageries par résonance magnétique (IRM) de patients (3.798) et patientes (4.078) qui avaient entre 18 et 40 ans et qui habitaient dans 29 pays avec différents degrés d’inégalités sociales. Il s’agissait par exemple du Japon, du Royaume-Uni, de plusieurs États américains, de la Chine, du Mexique, de l’Espagne, du Brésil, de l'Argentine, de l’Afrique du Sud, etc. L’indice d’inégalité entre les sexes et l’indice mondial de l’écart entre les sexes, deux outils respectivement élaborés par les Nations Unies et le Forum économique mondial, ont permis de mesurer les inégalités entre les genres.
Résultats : dans les pays où elles étaient les plus fortes, l’épaisseur corticale de l’hémisphère droit du cerveau des femmes était plus petite que celle des hommes. En revanche, dans les pays plus égalitaires, cette différence n’existait pas.
Le stress et les différences scolaires impactent les connexions neuronales du cerveau
“Notre analyse suggère que certaines différences sexuelles dans la structure cérébrale sont associées à l’environnement social défavorable dans lequel vivent de nombreuses femmes, explique le Dr Nicolas Crossley, coauteur de l’étude, dans un communiqué. Ces changements étaient particulièrement localisés dans les régions du cerveau impliquées dans le contrôle des émotions et qui sont également affectées dans les troubles liés au stress tels que la dépression et le trouble de stress post-traumatique. Nous pensons donc que ce que nous voyons est l’effet du stress chronique sur le cerveau des femmes dans des environnements inégalitaires.”
Comment expliquer un tel phénomène ? Les chercheurs avancent une première raison : la diminution du volume du cortex cérébral des femmes serait dû à l’impact du stress sur les connexions neuronales. Autre facteur explicatif : les différences en termes de scolarité qui peuvent aussi affecter les connexions neuronales.
“Cette recherche a le potentiel de façonner les politiques d’égalité des sexes mais nécessite une étude plus approfondie pour aider à examiner plus en détail comment et quand cela se produit”, indique le Dr Nicolas Crossley.