Il peut nous arriver à tous : le burn-out. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), celui-ci peut être défini comme un “épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel”.
Doctorat, emplois à temps partiel : le surmenage mène au burn-out
Physiquement, une personne en burn-out peut ressentir une fatigue intense, des troubles du sommeil et musculo-squelettiques, des crampes, des maux de tête, des vertiges, ou encore être atteinte d’anorexie ou de troubles gastro-intestinaux. D’un point de vue émotionnel et mental, les symptômes peuvent être de l’anxiété, de l’irritabilité, un repli sur soi, de l’isolement social, un comportement agressif, une baisse de motivation et du moral, des doutes sur ses compétences, etc.
Le Dr Amelia Nagoski en a été victime lors de son doctorat. À l'époque, elle cumulait trois emplois à temps partiel et avait une famille. Elle a été hospitalisée à cause de ce surmenage et a depuis appris à décoder les signes de stress de son corps et à y répondre. Avec sa sœur, le Dr Emily Nagoski, elles ont écrit un livre sur ce sujet intitulé “New York Times Burnout: The Secret to Unlocking the Stress Cycle”, traduit en français sous le nom de “Pourquoi les femmes font des burn-out”. Elle partage ses conseils dans un article de l’Université canadienne The Calgary.
Mieux gérer son stress pour éviter l’épuisement et le burn-out
Le premier conseil de l’auteure est de s’écouter et de ne pas minimiser certains symptômes. “Les émotions sont des cycles physiologiques qui se produisent dans votre corps, explique l’auteure. Ce ne sont pas seulement des idées imaginaires, les gens ne l'inventent pas ou n'agissent pas de manière dramatique… Ils se produisent dans votre corps, ils sont basés sur votre réaction excessive au stress et vous pouvez agir sur ce cycle de réponse au stress avant même que vous ne résolviez le problème qui vous stresse.” Elle recommande donc d’apprendre à gérer le stress, ce qui peut passer par différents moyens : l'activité physique, les liens avec la famille, les amis, les animaux de compagnie ou la spiritualité, l’affection et le rire, etc.
La seconde observation du Dr Amelia Nagoski est que certains facteurs peu visibles contribuent à l'épuisement professionnel. Savoir les déceler permet donc de mieux les vivre et surtout de comprendre leurs conséquences. "Je savais que le sexisme existait, mais je ne l’avais jamais vécu, poursuit-elle. Il y a plusieurs autres dynamiques de pouvoir comme la race, les capacités physiques, la santé mentale. (...) Il y a tellement [de situations] où les personnes sans accès au pouvoir sont traitées différemment et souffrent de véritables conséquences physiques de ce genre de stress minoritaire. Donc, savoir que c’est réel est [important].”
Dernier point très important pour éviter le burn-out : l'auto-compassion, c’est-à-dire être indulgent et bienveillant envers soi-même. “Si tu t’aimes, tu seras entouré de gens qui t’aiment aussi, indique le Dr Amelia Nagoski. Il n’y a pas besoin de se conformer à des idéaux sociaux arbitrairement construits pour être en sécurité. Avoir son propre entourage, c'est ce qui compte.”