Elle touche 5 à 10 % des femmes enceintes, selon l’Assurance Maladie. L’hypertension artérielle gravidique est le problème de santé le plus fréquent pendant la grossesse. Cette élévation anormale de la pression dans les artères survient après 20 semaines d'aménorrhée. Elle entraîne des complications chez la future mère (pré-éclampsie, hématome rétroplacentaire) et chez le bébé (retard de croissance intra-utérin, prématurité). C’est pourquoi elle doit être repérée et prise en charge rapidement après avoir été diagnostiquée pour en limiter les conséquences.
Hypertension et grossesse : quatre algorithmes comparés
Récemment, des scientifiques du Shantou University Medical College (Chine) ont révélé avoir mis au point un modèle de machine learning (une forme d'intelligence artificielle) pour prédire la probabilité d’apparition de l'hypertension artérielle durant la grossesse et réduire le risque de mortalités maternelles et fœtales. Pour cela, ils ont utilisé les informations (antécédents médicaux, mode de vie) de 5.067 femmes enceintes entre 7 et 18 semaines de grossesse. Aucune d’entre elles ne souffrait d’une hypertension chronique. Ensuite, les chercheurs ont comparé quatre modèles prédictifs différents : la régression logistique LASSO, random forest (RF), les réseaux de neurones et support vector machin (SUM).
L’âge et le fait de n’avoir jamais accouché augmenteraient le risque d’hypertension
Selon leurs travaux, publiés dans la revue Hypertension Research, c'est la régression logistique LASSO qui a été retenue pour prédire la probabilité de survenue de l’hypertension chez la femme enceinte au premier trimestre. Les résultats du modèle de machine learning sont apparus sous la forme d’un nomogramme, à savoir un outil graphique de calcul constitué de courbes graduées entre lesquelles on place une règle.
Les auteurs ont révélé que le risque d'hypertension artérielle gravidique à un âge égal ou supérieur à 35 ans est cinq fois plus élevé que chez les femmes plus jeunes. Autre constat : 21 % des patientes n'ayant jamais accouché ont développé une pré-éclampsie à cause d’une élévation de la pression artérielle. En clair, ce modèle fournit une bonne prédiction. Cependant, l’équipe précise qu’il manque encore de validation externe.