Près de 167.000 patients sont touchés par la maladie de Parkinson en France. Cette pathologie neurodégénérative du cerveau se caractérise par des symptômes moteurs comme des mouvements lents, des tremblements ou une rigidité, ainsi que des troubles cognitifs, du sommeil et de la santé mentale.
Les symptômes avant-coureurs peuvent conduire à faire moins de sport
Aucun traitement ne permet de guérir la maladie de Parkinson, mais l’activité physique régulière est souvent évoquée, dans de nombreuses études, comme une piste de prévention potentielle. Dans de récents travaux publiés dans la revue Neurology, une équipe de l’Inserm a notamment analysé le rôle spécifique de l'exercice sportif dans la prévention de la maladie de Parkinson chez les femmes.
Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont réalisé un suivi à long terme contrairement aux études précédentes qui présentaient des suivis très courts avec une unique évaluation de l’activité physique. "Ce qui ne permettait pas de s’affranchir de certains biais et, en particulier, du biais dit 'de causalité inverse' (…) Ce biais se traduit de la façon suivante : des symptômes avant-coureurs de la maladie de Parkinson (constipation, troubles du sommeil, de l’odorat, troubles moteurs discrets…) peuvent être présents plusieurs années avant que la maladie ne soit diagnostiquée. La gêne qu’ils occasionnent pourrait conduire les personnes à modifier leurs comportements (comme, par exemple, leur niveau d’activité physique) en amont du diagnostic, ce qui est susceptible de fausser les analyses statistiques étudiant la relation entre ces comportements et le risque de développer la maladie", ont-ils expliqué dans un communiqué.
Parkinson : un risque réduit de 25 % chez les femmes les plus actives
Lors de l’étude, les chercheurs ont analysé "l’impact de l’activité physique sur la survenue de la maladie de Parkinson chez les femmes de la cohorte française E3N", qui a regroupé 100.000 participantes pendant plus de 29 ans. L’évolution de l’activité sportive a été suivie par le biais de six questionnaires fournis aux différentes étapes de la recherche. "Afin de réduire le risque d’un biais de causalité inverse, résultant de l’influence possible des symptômes précurseurs de la maladie sur l’activité physique dans les années précédant le diagnostic, les scientifiques ont examiné l’impact de l’activité physique évaluée plus de 5, 10, 15 et 20 ans avant le diagnostic sur le risque de survenue de la maladie de Parkinson", peut-on lire dans le document.
Selon les résultats, les volontaires les plus actives ont présenté un risque réduit d’environ 25% de développer cette pathologie neurodégénérative par rapport aux participantes qui étaient moins actives physiquement.
En 2018, 1.200 femmes de la cohorte ont reçu le diagnostic de la maladie de Parkinson. Les chercheurs ont constaté que les participantes touchées par la maladie ont moins réalisé d’activités physiques par rapport aux autres volontaires durant l’ensemble du suivi. "Cet écart entre les femmes malades et non malades augmentait encore dans les 10 années précédant le diagnostic, ce qui suggère que les symptômes précurseurs survenus dans cet intervalle pourraient effectivement être responsables d’une baisse de l’activité physique chez les femmes qui développeront la maladie, mais n’ont pas encore été diagnostiquées", ont souligné les scientifiques.