En plein cœur du conflit entre la Russie et l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, a plusieurs fois eu recours au chantage nucléaire pour faire peur à ses opposants. Le samedi 25 mars, il avait notamment annoncé le déploiement d’armes nucléaires "tactiques" sur le territoire biélorusse, proche de l’Union européenne.
Exposition au nucléaire : un médicament développé pour empêcher la contamination radioactive
Face aux menaces nucléaires, la communauté scientifique s’active à développer des traitements, qui permettent d'éliminer les contaminantes radioactives de l'organisme. Le 15 mai, les National Institutes of Health, des institutions gouvernementales américaines, ont annoncé le début d’un essai clinique visant à tester un médicament oral, appelé HOPO 14-1, qui pourrait être utilisé lors d’une attaque ou explosion nucléaire.
Pour rappel, la contamination radioactive interne survient lorsque des éléments radioactifs sont absorbés par la peau blessée, inhalés ou ingérés. Lors de leur désintégration, les atomes des éléments radioactifs émettent des rayonnements ionisants qui peuvent endommager l'ADN, les tissus et les organes. Pour prévenir des risques de complications, il est nécessaire de les éliminer de l’organisme le plus rapidement possible.
Une capsule efficace contre l’uranium, le neptunium, le plutonium
Dans le cadre de l’essai américain, qui se déroulera sur un site à Plymouth dans le Michigan (États-Unis), 42 participants âgés de 18 à 65 ans ont été recrutés. Ils seront répartis en sept groupes composés de six personnes. Les volontaires du premier groupe recevront une dose de 100 milligrammes (mg) du médicament HOPO 14-1. Les groupes suivants recevront des doses de plus en plus élevées du traitement, jusqu'à 7.500 mg dans le dernier groupe, si des doses plus faibles sont jugées sûres.
À la suite de l’administration, les sujets seront surveillés attentivement pendant 14 jours, afin de mesurer l'absorption, la distribution et l'élimination du médicament. Les résultats seront ensuite publiés en 2024.
Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a déjà approuvé deux produits destinés à l'élimination de la contamination radioactive interne, qui sont injectés par voie intraveineuse. Ils permettent d’éliminer trois éléments radioactifs : le plutonium, l'américium et le curium. "HOPO 14-1 a été formulé sous la forme d'une capsule orale, qui serait plus facile à stocker, à déployer et à administrer en cas d'urgence contrairement à un médicament administré par voie intraveineuse. La recherche préclinique a montré que HOPO 14-1 peut éliminer efficacement de nombreux contaminants radioactifs, notamment l'uranium et le neptunium, ainsi que le plutonium, l'américium et le curium", ont noté les cherches.