Après la ménopause, les femmes souffrant d’athérosclérose devraient bénéficier d’un traitement plus puissant, selon des chercheurs du centre médical de l'université de Leiden aux Pays-Bas. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude auprès de 24.950 personnes, qui ont été suivies pendant près de quatre ans.
Athérosclérose : les femmes en souffrent environ 12 ans plus tard que les hommes
Dans le cadre des travaux, les scientifiques leur ont demandé de faire une angiographie coronaire par tomodensitométrie pour examiner leurs artères. Ils ont évalué la charge athéroscléreuse totale : la présence de plaque, la composition (calcifiée, non calcifiée ou mixte), la localisation et la sévérité du rétrécissement.
Les auteurs ont également analysé les différences entre les sexes dans les taux d'événements cardiovasculaires majeurs, qui comprenaient les décès toutes causes confondues et les infarctus du myocarde, après des ajustements en fonction de l'âge et des facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension, hypercholestérolémie, diabète, tabagisme et antécédents familiaux de maladie coronarienne).
Selon les résultats, publiés dans la revue European Heart Journal Cardiovascular Imaging, un retard d'environ 12 ans dans l'apparition de l'athérosclérose a été observé chez les femmes. L'âge auquel le score de risque médian était supérieur à zéro était de 64 à 68 ans chez les femmes contre 52 à 56 ans chez les hommes. En outre, la charge globale de la plaque était significativement plus faible chez les femmes, qui présentaient davantage de maladies non obstructives.
"Le diamètre interne des artères coronaires est plus petit chez les femmes"
D’après l’équipe, les femmes ménopausées présentent un risque plus élevé de souffrir d’événements cardiovasculaires majeurs, tels qu’un infarctus du myocarde ou un décès. "Cela pourrait s'expliquer en partie par le fait que le diamètre interne des artères coronaires est plus petit chez les femmes, ce qui signifie que la même quantité de plaque peut avoir un impact plus important sur le flux sanguin", a expliqué Sophie van Rosendael, auteure des recherches, dans un communiqué.
"Étant donné que la charge de la plaque d'athérome devient une cible pour décider de l'intensité de la thérapie pour prévenir les crises cardiaques, l’étude peut avoir un impact sur le traitement. Nos résultats indiquent qu'après la ménopause, les femmes pourraient avoir besoin d'une dose plus élevée de statines ou de l'ajout d'un autre médicament hypolipidémiant. D'autres recherches sont nécessaires pour confirmer ces données", a conclu la chercheuse.