- Un empoisonnement à l’amanite phalloïde entraîne un syndrome phalloïdien, responsable de symptômes digestifs, rénaux et hépatiques.
- À l’heure actuelle, aucun traitement ne permet d’inverser les effets toxiques liés à la consommation du champignon amanite phalloïde.
- Un colorant, utilisé pour les examens d’imagerie médicale, pourrait être une piste thérapeutique contre les intoxications humaines par des champignons.
Également appelé "calice de la mort", l’amanite phalloïde est un champignon particulièrement toxique, qui peut être très facilement confondu avec un champignon comestible. Ce végétal produit des toxines, qui ne sont pas détruites lors de la cuisson, en particulier l’alpha-amanitine. Elles sont responsables du syndrome phalloïdien, qui s'accompagne de troubles digestifs, rénaux et hépatiques, et qui peut conduire au décès du patient dans 10 à 15 % des cas, indique l’Anses.
Intoxication à l'amanite phalloïde : une nouvelle piste thérapeutique découverte
Pour l'heure, aucun antidote ne permet d’inverser les effets de l'empoisonnement à l'amanite phalloïde. Une potentielle piste de traitement est cependant envisagée dans une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Nature Communications.
Dans le cadre de cette recherche, des scientifiques de l’université Sun Yat-Sen de Ghangzhou (Chine) ont ciblé la toxine alpha-amanitine avec un criblage génétique CRISPR permettant de déterminer le rôle des gènes dans les empoisonnements. Grâce à cet outil, les chercheurs ont identifié la protéine STT3B, qui est à l’origine de la toxicité de l’amanite phalloïde.
Le vert d’indocyanine pourrait réduire les effets toxiques de l’amanite phalloïde
Dans un second temps, les responsables de l’étude ont examiné la base de données de la Food and Drug Administration (FDA), afin de déceler un antidote potentiel. Ils ont alors découvert une molécule qui pourrait lutter contre ses effets : le vert d’indocyanine (ICG), un colorant utilisé lors des diagnostics médicaux par imagerie.
Ils ont ensuite testé le produit sur des cellules de foie et une souris. Le vert d'indocyanine "a démontré un potentiel significatif dans l’atténuation de l’effet toxique de l’empoisonnement par le champignon", a affirmé Quiaoping Wang, auteur principal de l’étude et chercheur à l’université Sun Yat-sen, à l'AFP. Désormais, l’équipe chinoise souhaite confirmer ses résultats en réalisant des essais cliniques chez l’homme.