Les étudiants victimes et témoins de la violence
Dans ce sondage réalisé sur internet auprès de 1 472 étudiants en médecine, la plupart d'entre eux confient être des témoins réguliers de la violence actuelle. D'après leurs déclarations, ils sont 54,2 % à affirmer avoir déjà rencontré des patients victimes de violences physiques, psychologiques (43,9 %), verbales (41,1 %) ou sexuelles (31,7 %). De plus, deux tiers d’entre eux ont déclaré connaître, dans leur entourage, des victimes de violences.
Pire encore, les étudiants en médecine sont aussi victimes de cette violence et dans des proportions non négligeables. Ainsi, un étudiant sur trois a confié avoir déjà été victime de violences psychologiques. Un sur quatre de violences physiques. Et, un sur dix, de violences sexuelles.
Les futurs médecins sous-estiment la violence faite aux femmes
En outre, ce sondage a permis de constater que, bien souvent, les étudiants en médecine font preuve d’une certaine méconnaissance face à la violence. Ils sont ainsi 83,8 % à avoir répondu que la proposition « 10 000 femmes sont violées par année » était probablement vraie, alors que l’on estime que 75 000 à 120 000 femmes sont ainsi victimes en France.
En 2012, par exemple, 148 femmes et 26 hommes sont décédés, victimes de leurs compagnons ou ex-compagnons, selon les derniers chiffres de la Délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur. « Ce chiffre est en nette hausse par rapport à 2011 », avaient indiqué dans un communiqué le ministre de l’Intérieur et la ministre des Droits des Femmes.
Conclusion des auteurs de l'enquête, les connaissances des étudiants en matière de violence, sont « assez mauvaises ».
Les étudiants en médecine veulent une formation sur la violence
Mais le grand nombre de réponses erronées commises par ces étudiants, lors de cette enquête sur le thème de la violence, s’explique sûrement par le fait que ces futurs médecins ne reçoivent aucune formation sur le sujet. 80 % d'entre eux ont, il est vrai, déclaré ne pas avoir reçu de formation sur la violence. Pourtant, ces étudiants en médecine estiment que le médecin a un rôle « important et majeur » à jouer dans les cas de violences sexuelles (95 %), physiques (93,2 %), psychologiques (84,8 %) et verbales (68,5 %).
Face à ce constat, ils sont 95 % à être intéressés ou très intéressés pour recevoir une formation sur les violences, cela afin de mieux dépister et traiter les conséquences de ce fléau.
(1) Cette enquête a été réalisée en collaboration avec l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), le département de médecine générale de l’université Pierre et Marie Curie et la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF), en 2013 auprès de 1472 étudiants en médecine de France.