Chaque année, 80.000 personnes font un infarctus du myocarde - aussi appelé crise cardiaque - en France, selon l’Assurance Maladie. Il fait partie, avec l’angor instable, des syndromes coronariens aigus qui résultent de l’obstruction soudaine d’une artère coronaire, celle du cœur. Après une crise cardiaque certains patients subissent une intervention coronarienne percutanée (ICP) durant laquelle le chirurgien pose un stent pour maintenir cette artère ouverte.
Réduire les risques de complications
Avant une telle opération, il y a une évaluation des risques et, une fois celle-ci réalisée, le patient reçoit un traitement adapté. Une étude, présentée au congrès de la Society for Cardiovascular Angiography & Interventions (SCAI), examine les critères de risque retenus par la Société européenne de cardiologie (ESC) afin de définir les patients pour qui un traitement avec anticoagulant après une ICP serait la meilleure option.
Les personnes à haut risque - c’est-à-dire souffrant de diabète, de maladie rénale chronique, etc. - et ayant subi une ICP après une crise cardiaque pourraient obtenir de meilleurs résultats avec un traitement anticoagulant. Ces médicaments qui permettent de fluidifier le sang pourraient notamment réduire le risque de thrombose de stent. Il s’agit d’une grave complication mais assez rare : la formation d’un ou de plusieurs caillots sanguins à l'intérieur de l’artère avec le stent.
Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont étudié les données de santé de 11.787 patients atteints d'un syndrome coronarien aigu et ayant subi une ICP entre 2012 et 2019. Ceux-ci étaient classés en fonction de leur risque de thrombose - faible (2.641), moyen (5.286) et élevé (3.860) - selon les critères de l’ESC.
Un traitement anticoagulant pour les patients à risque
Le critère d'évaluation principal des risques était les événements cardiovasculaires indésirables majeurs, notamment le décès quelle que soit la cause, l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral. Les saignements majeurs quant à eux faisaient partie des critères d'évaluation secondaires. Ainsi, l'étude a confirmé que les patients ayant les critères de l’ESC avaient plus de risques de présenter des complications dues à la coagulation du sang dans les artères coronaires et qu’ils pouvaient donc tirer un meilleur bénéfice d’un traitement anticoagulant.
“Il est important de proposer des soins de cardiologie individualisés (...) adaptée aux facteurs de risque du patient, indique George Dangas, professeur de cardiologie et de chirurgie vasculaire à l'Icahn School of Medicine at Mount Sinai, basée à New York, et principal auteur de cette étude, dans un communiqué. Dans cette étude, nous travaillons sur la façon de trouver le meilleur anticoagulant pour chaque patient. L'évaluation de ces critères est une étape importante vers la création d'un outil plus personnalisé pour identifier les patients à haut risque pour qui le traitement anticoagulant serait bénéfique à long terme.”