Le 20 mai 1983, c’est la date à laquelle le VIH a été découvert par trois scientifiques français. Pourtant, malgré les quarante ans de recherche qui se sont écoulés, il n’existe toujours pas de vaccin contre ce virus.
Des traitements préventifs et d'autres pour mieux vivre avec le VIH
Le VIH est à l’origine du Sida, une maladie aussi appelée syndrome d’immunodéficience acquise qui détruit les défenses immunitaires des personnes qui en sont atteintes. En France, au moment du diagnostic et quel que soit le stade de l’infection, ces patients sont généralement pris en charge avec un traitement antirétroviral. Celui-ci permet de rendre la charge virale indétectable dans le sang et dans les sécrétions génitales et de réduire le risque de morbidité sévère et de transmission du virus à un tiers.
Ces médicaments sont parfois utilisés en prévention de l’infection par le VIH, ce que l’on appelle la PrEP pour Prophylaxie Pré-Exposition. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), “des essais cliniques ont montré que la PrEP par voie orale réduit de 44% à 86% l’incidence du VIH dans des populations fortement exposées.”
Un vaccin difficile à mettre au point
Mais pourquoi n’y-a-t’il toujours pas de vaccin ? Selon le site Sidaction, la mise au point d’un vaccin contre le VIH est très difficile pour plusieurs raisons : il existent de nombreux sous-types du VIH, le virus “s’intègre dans le génome, persiste chez les personnes infectées et la réponse naturelle du système immunitaire ne l’élimine pas” ou encore il bénéficie d'une très forte capacité de mutation. "Le nombre de variants est incomparable avec celui des variants du Sars-CoV-2, il est largement supérieur, indique Michaela Müller-Trutwin, responsable de l'unité VIH à l'Institut Pasteur dans Transversal, magazine spécialisé édité par le Sidaction.
Néanmoins, de rares cas de patients porteurs du VIH ont été guéris grâce à des greffes de mœlle osseuse. Le troisième et dernier cas a reçu une greffe de donneur ayant une mutation génétique qui empêche naturellement le VIH d'entrer dans les cellules, ce qui ne concerne qu’1 % de la population mondiale. L’intervention a eu lieu en 2013 et, depuis, le virus du Sida n’a plus été détecté dans le corps du patient.
“Malheureusement cela ne veut pas dire que nous avons une solution pour guérir l'infection par le VIH, expliquait Asier Saez-Cirion, responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur et co-auteur d’une étude présentant ce cas, sur son compte Twitter. Cette intervention est complexe et entraîne des risques majeurs : elle n'est proposée qu'aux personnes souffrant d'un cancer du sang qui n'ont pas d'alternatives thérapeutiques.” De plus, cette opération est très risquée pour le patient.
Comme le rappelle le Sidaction, “il faut garder à l’esprit que le processus de développement d’un vaccin requiert de longues années de recherche et de développement avant d’aboutir à un produit fini.” Les travaux de chercheurs continuent donc et certains obtiennent des résultats encourageants comme ceux, publiés en février dernier par l'agence nationale des recherches sur le sida (ANRS) et l'Inserm. Lors d’un essai clinique de phase 1 piloté, ils ont observé que “le candidat vaccin [était] sûr et indui[sait] une réponse immunitaire précoce, importante et durable”, pouvait-on lire dans le communiqué, qui tempère immédiatement en rappelant qu’”il est important de noter que l’efficacité du vaccin reste encore à démontrer.”
Quarante ans après sa découverte, le VIH reste un problème de santé publique majeur. En France, fin 2016, près de 172.700 personnes vivaient avec ce virus, selon l’Inserm.