75 % des actifs français, soit trois personnes sur quatre, déclarent être au moins de temps en temps stressés par leur travail, selon une enquête réalisée en 2019. Et on le sait, le stress - surtout lorsqu’il est intense et qu’il dure - n’est pas bon pour la santé et peut avoir des conséquences graves comme de l’hypertension, de la fatigue, une dépression, selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (inrs).
Prédire le risque de maladies cardiovasculaires en analysant les cheveux
Une nouvelle étude, présentée lors du Congrès européen sur l'obésité (ECO), allonge la liste des points négatifs du stress. En effet, d’après les scientifiques, les niveaux de glucocorticoïdes, une classe d'hormones sécrétées en réponse au stress, présents dans les cheveux pourraient prédire le risque futur de souffrir de maladies cardiovasculaires.
“Beaucoup de preuves montrent que le stress chronique est un facteur important de la santé globale, explique le Dr Eline van der Valk, l’une des auteures de cette étude, dans un communiqué. Nos résultats montrent que les personnes ayant des niveaux élevés de glucocorticoïdes capillaires à long terme seraient beaucoup plus à risque de développer des maladies cardiaques et cardiovasculaires.”
Lors de leur étude, les chercheurs ont évalué les niveaux de glucocorticoïdes de 6.341 échantillons de cheveux d'hommes et de femmes, âgés de 18 ans et plus. Pour cela, ils ont mesuré les niveaux de cortisol et de cortisone capillaire, deux hormones du stress qui sont des biomarqueurs des glucocorticoïdes.
Plus de risques cardiovasculaires avec des niveaux élevés d’hormones du stress
Les participants ont ainsi été suivis pendant une période de 5 à 7 ans afin d'étudier le lien entre les niveaux de cortisol, de cortisone et le risque cardiovasculaire. Résultat : les personnes ayant des niveaux élevés étaient deux fois plus à risque d’avoir un événement cardiovasculaire comme un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une crise cardiaque. Cette probabilité était supérieure à partir de 57 ans car les personnes avaient trois fois plus de risque d’avoir un événement cardiovasculaire. Néanmoins, les problèmes cardiovasculaires observés chez les 57 ans et plus n’étaient pas liés à la cortisone et au cortisol capillaires.
“Notre espoir est que l'analyse des cheveux puisse être utile, en tant que test, pour aider les praticiens à déterminer les personnes les plus à risque de développer une maladie cardiovasculaire, indique Elisabeth van Rossum, autre auteure de l’étude. Ensuite, peut-être qu’il sera possible à l'avenir de cibler les effets des hormones du stress qui pourraient ainsi devenir une nouvelle cible thérapeutique.”