Le sport est bon pour la santé, mais à dose modérée. C’est ce qu’affirme une étude publiée ce 21 novembre dans le British Medical Journal. Fruit d’un travail helvético-canadien, elle démontre que trop de sport peut être aussi mauvais pour le bien-être physique et mental que trop peu. Après 14 heures de sport par semaine, les effets de cette activité deviennent néfastes.
41% pratiquent beaucoup de sport
1 200 adolescents de Suisse francophone ont été interrogés pendant un an. Âgés de 16 à 20 ans, ils ont donné des renseignements sur leur activité sportive et leur état de santé, mental et physique. Leur bien-être a été évalué selon l’échelle de l’Organisation Mondiale de la Santé, de 0 à 25. Un score de 13 correspond à un faible bien-être. En moyenne les adolescents étaient à 17 sur l’échelle de l’OMS.
Un peu plus d’un tiers des jeunes pratiquent une activité sportive entre 0 et 3,5 heures par semaine et 41% entre 3,6 et 10,5 heures par semaine. Seuls 5% des adolescents interrogés pratiquent plus de 17,5 heures de sport par semaine. Les recommandations officielles sont de 7 heures hebdomadaires.
14 heures maximum
En comparaison avec les adolescents du groupe moyen, les jeunes pratiquant peu ou énormément de sport risquent deux fois plus d’être situés sous le score de 13. En revanche, ceux du groupe pratiquant beaucoup de sport risquaient deux fois moins de passer sous la barre des 13. Les chercheurs observent une courbe en U inversé : une faible pratique du sport nuit au bien-être, mais une pratique excessive également. Le pic du bien-être lié à l’activité physique se situe à 14 heures par semaine. Au-delà, la pratique devient néfaste pour le corps et l’esprit.
Ces données sont plus vraies pour les filles que pour les garçons. 14% d’entre elles sont classées à 13 ou moins sur l’échelle de l’OMS contre 10% des garçons. Les sports en équipe semblent par ailleurs plus bénéfiques que les sports individuels (9% contre 11% sous 13).
L’exercice physique est connu pour avoir un effet positif. Selon les chercheurs, il réduit le stress et l’anxiété, booste l’estime de soi et l’activité cérébrale. Encore faut-il ne pas le pratiquer avec excès. Le rapport de l’étude conclut cependant à la prudence : « La causalité directe reste encore à prouver : est-ce que la dose d’activité physique (trop élevée ou trop basse) influence le bien-être, ou bien est-ce l’inverse ? » Des études biologiques penchent plutôt vers la première solution.