Le taux de fécondité dans les pays occidentaux est en baisse : un couple sur six souffre de problèmes d'infertilité. Les causes sont multiples et environ 50 % peuvent être attribuées aux hommes. Des chercheurs de l'Université Semmelweis (Hongrie) ont mis en lumière plusieurs facteurs pouvant endommager le matériel génétique du sperme.
Leurs travaux ont été publiés dans la revue Reproductive Biology and Endocrinology.
Infertilité : la qualité des spermatozoïdes diminue à partir de 50 ans
"L'analyse dite de la fragmentation de l'ADN est actuellement le seul test fondé sur des preuves pour déterminer la fonctionnalité des spermatozoïdes. Il examine leur contenu en ADN, à savoir la proportion de matériel génétique intact ou fragmenté dans le sperme. Plus l'ADN est fragmenté, moins les spermatozoïdes sont capables de féconder. De plus, cela peut augmenter le risque de fausse-couche", explique le Dr Zsolt Kopa, directeur du centre d'andrologie du département d'urologie de l'université Semmelweis, dans un communiqué.
Pour identifier les facteurs les plus dangereux pouvant ainsi endommager le matériel génétique du sperme, les chercheurs ont repris 27.000 études sur la fertilité masculine menée entre 2003 et 2021 ainsi que les données de milliers d'hommes traités dans des cliniques d'infertilité. Ils ont constaté que la qualité du sperme commence à se détériorer significativement après 50 ans. Les spermatozoïdes des cinquantenaires présentaient un taux de fragmentation de l'ADN nettement supérieur par rapport aux personnes plus jeunes (12,58 %).
Sperme : les autres facteurs qui diminuent sa qualité
"Mais, bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il vaut la peine d'attendre pour fonder une famille, car d'autres paramètres importants peuvent également se détériorer avec l'âge", met en garde le Dr Anett Szabó, première auteure de la publication.
L'étude met en lumière, en effet, d'autres facteurs pouvant réduire la fertilité des hommes :
- La pollution : la méta-analyse a révélé que la pollution de l'air et l'exposition aux pesticides ou aux insecticides (liés au travail ou autres) font grimper la fragmentation de l'ADN au sein des spermatozoïdes de 9,68 % en moyenne.
- Le tabagisme : le sperme des fumeurs présente un fragmentation de l'ADN de 9,19 % par rapport aux non-fumeurs.
- La varicocèle : cette pathologie caractérisée par la dilatation des veines du cordon spermatique augmente la fragmentation de l'ADN des spermatozoïdes de 13,62 % en moyenne.
- Le diabète : cette maladie impacte la fertilité selon les chercheurs.
- Les tumeurs testiculaires : la fragmentation de l'ADN peut atteindre de 11,3 %.
En plus des facteurs déjà cités, il existe d'autres éléments qui peuvent réduire la qualité du sperme. La qualité de vie, l'excès de poids, la prise de certains médicaments et même le stress peuvent impacter la qualité et la quantité de spermatozoïdes.
"Nous avons identifié des facteurs de risque que les changements de mode de vie peuvent prévenir. Les hommes peuvent réduire le risque de dommages à l'ADN en adoptant un mode de vie plus sain, ce qui peut être une approche plus efficace et plus rentable du désir d'enfants à long terme", ajoute le Dr Anett Szabó.