"Nous avons déjà démontré qu'une stimulation visuelle non invasive utilisant un scintillement lumineux améliore et modifie les fonctions cognitives chez des souris ayant développé une neurodégénérescence, mais nous n'avons pas examiné si une stimulation de 40 Hz utilisant une autre modalité sensorielle peut affecter la neurodégénérescence", ont indiqué des scientifiques du Massachusetts Institute of Technology (États-Unis).
Des souris exposées à des vibrations à 40 Hz une heure par jour
Dans une récente étude, ils ont voulu déterminer si une stimulation tactile du corps entier, par le biais de vibrations à 40 Hz, pouvait ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Pour cela, ils ont utilisé deux modèles animaux : "la souris Tau P301S", qui a les protéines Tau anormales dans la maladie d’Alzheimer, et "la souris CK-p25", qui présente la perte de synapses et les dommages de l'ADN observés chez les êtres humains souffrant de cette maladie neurodégénérative.
Ensuite, les auteurs ont concentré leurs analyses sur deux régions du cerveau : le cortex somatosensoriel primaire, où les sensations tactiles sont traitées, et le cortex moteur primaire, qui contrôle les mouvements du corps. Pour que les souris reçoivent les stimulations, elles ont été placées dans des cages, durant une heure par jour, où des haut-parleurs émettaient un son à 40 Hz, faisant vibrer les cages. Les souris témoins, soit en bonne santé, étaient dans des cages éparpillées dans la même pièce, de sorte que toutes les souris entendaient le même son à 40 Hz.
Alzheimer : cette stimulation vibrotactile améliorerait les capacités motrices
Selon les résultats, publiés dans la revue Frontiers in Aging Neuroscience, la stimulation vibrotactile a entraîné une augmentation de l’activité neuronale du cortex somatosensoriel primaire et du cortex moteur primaire chez les rongeurs malades. "Chez la souris Tau P301S et la souris CK-p25, l'exposition quotidienne aux vibrations à 40 Hz pendant plusieurs semaines a aussi entraîné une diminution de la maladie d’Alzheimer", peut-on lire dans les recherches. De plus, leurs capacités motrices se sont améliorées.
"L’étude actuelle, ainsi que nos précédentes recherches, démontre la possibilité d’utiliser la stimulation sensorielle non invasive comme stratégie thérapeutique novatrice pour améliorer les symptômes et les performances comportementales dans le cadre des maladies neurodégénératives", ont conclu les auteurs dans un communiqué.